LAffaire Marcorelle« Un film à tiroirs »
« Nous sommes tous coupables, et moi un peu plus que les » La phrase est en exergue au générique de L'Affaire Marcorelle. Serge Le Péron, le réalisateur, présente ainsi le film : « Le scénario est venu de l'idée de la première scène, c'est-à-dire le cauchemar typique d'un homme qui se sent coupable... À partir de là j'ai tiré le fil. [...] Je crois beaucoup à ce pouvoir de la cinéphilie de connecter des mondes hétérogènes. Cette notion d'hétérogénéité d'interpénétration des genres, de mélanges... est constitutive du climat dramatique du film [ ] Le film sera sans doute classé dans la catégorie comédie dramatique qui est peu la case fourre-tout. Mais c'est une bonne définition : c'est le meilleur moyen de caractériser le parcours passé, présent et à venir du personnage. » Il y a des airs de déjà-vu dans
cette mise en scène d'une grande ville de province
(cette fois-ci Chambéry) entre flics, chirugiens et
magistrats
Et pourtant, la suite de ressemble à
rien de connu ! Trois acteurs principaux : un Jean-Pierre
Léaud fatigué (mais uniquement pour les
besoins du scénario et de sa culpabilité
intérieure, pour le reste, il est en pleine forme
d'acteur !), un Mathieu Amalric étonnant en
arriviste, et Irène Jacob.
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L'Affaire Marcorelle
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« Il y avait aussi quelqu'un qui suivait
très très fort, c'est Irène. Elle a une
puissance et une force insoupçonnées. Je pense
qu'il y avait des atomes crochus entre nous. Irène,
non seulement suivait, mais parfois me dépassait dans
ma démarche. On s'entraînait l'un
l'autre
»
Jean-Pierre Léaud (l'Humanité - 13 sept 2000)
« Le personnage d'Agnieska était
très difficile à distribuer ... Lorsque j'ai
pensé à Irène s'était un
parti-pris cinéphilique
»
Serge Le Péron
« Ni tout à fait comédie ni
tout à fait polar, un pied dans la folie douce et
l'autre dans la noirceur des "affaires" fin de
siècle, le film de Serge Le Péron a tout d'un
joyeux chiffonnier : tiroirs, caches secrètes,
pièges à garçons, rien ne manque
à ce meuble délicieusement chabrolien. Les
quinquagénaires y font triste mine. Les trentenaires
montrent les dents [
] Les femmes sont
lubriques, mythomanes et calculatrices, et les classiques du
cinéma fantastique sont autant de fantasmes à
mouliner dans la vraie vie. [
] c'est
parfaitement jubilatoire. »
(Le nouveau cinéma, septembre 2000)
«
en plus, dans ce film, elle est
vraiment très bien : la scène
d'hystérie, ça ne doit pas être facile
à jouer ! »
(Marielle B., Paris, octobre 2001)
« Pour résumer, on dirait que c'est
une affaire bizarre, inattendue, qui se passe de nos
jours. [
] C'est un film à
tiroirs ; on ne sait pas sur quoi on marche. Un film
personnel pour Serge Le Péron avec un sujet
d'actualité intéressant "Comment s'engager
aujourd'hui ?" [
] Ici, ce sont les
désirs individuels qui sont mis en avant. On se
rencontre sur le désir, mais pas sur autre chose. Des
désirs d'ambition ou de sexualité, et non pas
sur les idées. [
] Serge a un
il très fin, très juste, qui cherche
quelque chose d'humain plutôt qu'une perfection. Il
met les gens dans une atmosphère très humaine.
Du coup, j'ai pensé qu'il y avait beaucoup de
liberté pour que les choses se
passent. »
((Interview pour Allo-cine, sept 2000)
« Dans l'Affaire Marcorelle, il
[Jean-Pierre Léaud] était
légendaire, un vrai partenaire
»
(La Nouvelle République
, novembre 2001)
« Quand j'ai lu le scénario, je me suis
dit "C'est pas possible !" Et puis finalement, j'ai beaucoup
aimé le rôle. Tout ça a
été un peu de l'impro. Je ne connais pas
l'accent polonais. Je n'ai pas eu un coach polonais. Ce
n'était pas du tout ce que Serge voulait. Pour lui,
l'accent était comme un autre vêtement du
personnage. »
(l'Humanité, juillet 2000)
"Le personnage d'Agnieska est quelqu'un que Serge a
rencontré, du coup cela donnait une touche
très personnelle au film et ça m'a
interessé"
(Interview Cannes 2000)
"(
) bien sûr, on sait que c'est une
fille qui ment, mais on ne sait pas si elle ment. C'est un
tiroir. Une autre réalité peut sortir du
canapé ou du placard [rires]"
(IJ)