|
Nés de la Mère du Monde
on dirait le Sud

© Bernard Barbereau - France 2
« Le parcours d'une femme-écrivain
qui a des origines égyptiennes
»
Denise Chalem, la réalisatrice, expliquait
à Alès au Festival Itinérances en mars
2003 que TF1 lui avait demandé d'écrire un
scénario d'après sa pièce Elle
découvrait la mer à cinquante ans,
l'histoire d'une fille qui part à New York et
découvre que sa mère est morte pendant son
absence
la revoit dans des scènes qui
ressortent de sa mémoire, « plutôt
drôle par que c'est une mama un peu
juive ». Denise Chalem explique qu'elle jouait
dans cette pièce le rôle de la fille et
qu'à Marseille une femme nommée Odette Chalem
a vu la pièce et « a cru que
c'était son histoire et qu'elle avait vraiment perdu
sa mère »
elle s'est
affolée, a cru que Denise ressemblait à David
Chalem, un homme qu'Odette avait connu au Caire et qui
était effectivement le père de Denise (vous
suivez ?)
et a entrepris de lui raconter l'histoire de
ses origines pour qu'elle « ne reste pas dans
une ignorance totale » !
Ne sachant pas bien écrire en français, Odette
a enregistré cette histoire, l'histoire du Caire dans
les années cinquante, sur un petit
magnétophone (où « elle passe la
nuit avec son mari à s'engueuler sur le nom des rues,
les événements
») et a
envoyé la cassette à TF1 comme une bouteille
à la mer. Le paquet est arrivée, avec son
numéro de téléphone. Lors d'une
tournée à Marseille, Denise a rencontré
Odette « pour prendre un verre, à
midi
en fait c'était une table monumentale qui
était dressée ; elle habitait à
Marignane et toute la famille m'a accueillie comme la
huitième merveille du Monde. »
Odette a voulu qu'elles conservent des relations, ce qui ne
s'est finalement pas fait
Le film en trois phrases
Denise Chalem précisait encore :
« Donc le film, pour moi, c'est tout ce que je
n'ai pas continué avec Odette : tout ce qui se serait
passé si j'avais eu le courage de poursuivre cette
rencontre. Alors plutôt qu'une comédienne,
c'est une romancière qui est interprété
merveilleusement par Irène Jacob, qui a publié
un premier roman, qui va être mère et
s'aperçoit qu'elle ne s'est absolument jamais
posé de question sur ses origines
Un article
paraît sur elle dans un journal féminin : une
femme l'y découvre, voit qu'elles ont le même
nom et Clara a le courage d'aller vers cette femme et de la
laisser pénétrer dans sa vie
ce qui va
bouleverser pas mal de choses ! »
A la fin du film, Clara, enfin revenue sur la tombe de son
père, dit à son fils de trois ans :
« Ton grand-père mourut par un
très beau jour de juillet, le 14, jour de Fête
Nationale, jour qui fut l'un des plus beaux de ma vie. Mais
pour comprendre cela, mon fils, il faut peut-être
attendre d'avoir un peu, un tout petit peu,
vécu. »
Si vous avez manqué le début
Ca commence par du Mozart : vous ne vous êtes pas
trompé de film ! Clara (Irène Jacob)
discute avec le papa de son enfant (Jérôme
Kircher), s'interroge sur sa carrière
d'écrivain. Ils cherchent ensemble le prénom
du futur petit garçon (Joachim ?). Puis nous
découvrons le couple pittoresque Odette (Marthe
Villalonga) et son mari (Michel Aumont) : elle lui parle de
la coupure de presse que nous évoquions
Attention, ne pas rater le début, cette histoire qui
démarre assez abruptement.
Denise Chalem écrit, mais elle a aussi joué
avec Havanicius (le Jim de Résonances) et
tourné avec Agnieszka Holland (Le jardin
Secret)
[am, mai 2003]
Merci à Irène Jacob, Itinérances
à Alès (2003) et Arte.
> Elle a dit
« Disons que c'est l'histoire d'une femme
qui dit non
et qui apprend à dire oui
! »
(Tours, mai 2002)
« On a tous peur de ne pas pouvoir intégrer
cette grande place que l'enfant va prendre, mais finalement
il la crée naturelement. Le film parle
[
] des difficultés d'être
mère, des femmes qui se cherchent. »
(DS, août 2002)
> Ils ont dit
« Il me fallait réunir deux univers
d'actrices très différents et deux femmes qui
aient le courage et l'envie de s'affronter ou de se
rejoindre avec une générosité
dénuée de joliesse. Irène Jacob et
Marthe Villalonga m'ont comblée. »
(Commentaire de Denise Chalem, extrait du dossier de
presse arte)
« Au moment de donner la vie, Clara se tend compte
qu'elle ne peut rien transmettre à son enfant. Ni sur
ses racines, ni sur sa culture, ni sur ses origines
puisqu'elle a tout voulu balayer d'un revers de la main
comme elle balaie rageusement les feuilles mortes sur la
tombe de son père à qui elle rend visite pour
la première fois depuis dix ans
Clara est un jeune auteur qui, grâce à Odette,
trouvera le courage d'écrire son second livre sur
"celui qur lequel elle ne sait rien
"
(Commentaire de Denise Chalem, extrait du dossier de
presse)
«
l'improbable rencontre va se produire
entre ces deux femmes si différentes, l'expressive,
qui couve sa souffrance, et la généreuse, qui
offre son cur. Leurs conjoints vont bien devoir suivre
le mouvement
Si on peine tout de même à entrer dans la
tête de Clara la torturée qui veut
écrire sans se trahir, aimer sans souffrir,
transmettre sans donner, on fond sans restriction devant le
tandem incroyablement drôle, pudique et touchant
formé par les "seniors", Marthe Villallonga et
Jean-Pierre Aumont (SIC!).» (
Telerama, Sophie Berthier, 7 mai 2003)
« Autour d'Irène Jacob
[
] une jeune femme
déboussolée par la naissance de son fils,
Marthe Villalonga et Michel Aumont jouent un couple qui aide
la jeune femme à franchir les caps difficiles de sa
vie."»
(Le Film Français, juin 2002)
|
|

(© Arte)

© France
2
|
|
|
|
Nés de la Mère du Monde
(2002)
France - 95 min.
Réalisation : Denise Chalem
Irène Jacob est Clara (Sidowski)
Avec aussi : Marthe Villalonga, Michel Aumont,
Jérôme Kircher, et la participation de
Danièle Lebrun
Image : Roger Dorieux,
Montage : Jacqueline Herbeth
Son : Philippe Donnefort
Musique : "Mozart l'Egyptien"
(En compétition pour le Festival
International du Film de Télévision
de Luchon 2003)
|
|
|
|