Othello,

Irène en Desdémone

(DR)

Venise, 1570. Desdemona, fille de Brabantino épouse secrètement Othello, mercenaire de la République. Le mariage est entraperçu à travers des grilles, un peu plus tard, on voit les époux s'embrasser dans un reflet de la lame du couteau de Iago, bras droit d'Othello délaissé par cette femme intelligente et belle. Iago décide de se venger.

Une belle occasion shakespearienne ! Irène Jacob qui joue Desdemona revient sur ce choix : « Un rôle pareil, on ne vous le propose pas deux fois ! » Très présente (après Othello, bien sûr), elle donne une réplique sûre, campe une femme fière et innocente qui tente par toute son âme de comprendre les tourments d'Othello, quelle nomme sans cesse avec amour « My Lord ».
Desdemona/Irène danse à la lueur des flambeaux, serre la main de son époux sur un drap blanc jonché de pétales rouges, le suit et lui est constamment fidèle, jusqu'à la fin. Elle meurt étouffée sous un oreiller, et le dernier geste de sa main tendue est une caresse sur le visage de son mari -abusé par la machination du mouchoir perdu…
Irène Jacob esquisse une chanson dans son bain, à côté de sa servante Emilia, porte des robes blanches et noires, argent et bleus, rubans et coiffures assortis. Le film est tourné en Italie à Bracciano et l'éclairage très Renaissance italienne.
L'interprétation de Desdemona nous vaut une riche palette d'expressions qui vont de l'amour dévoué au rictus inquiet de l'incompréhension, à la véhémence d'une femme honnête et digne, ayant bien du mal à réfuter une faute qu'elle ne comprend pas… A voir absolument.
[am, nov. 2001]

 

 


(DR)

Othello (1995)
124 min. - GB -
Réalisation : Oliver Parker
Irène Jacob est Desdemona.
Avec aussi : Laurence Fishburne (Othello), Kenneth Branagh (Iago), Nathaniel Parker (Cassio)…

> Elle a dit…

« Un tournage magnifique au bord d'un lac. Cela a commencé dans une très bonne humeur, et vers la fin je me disais qu'au théâtre, cela durait 15 minutes, alors qu'au cinéma, cela a duré 15 jours. Je me souviens de Lawrence Fishburne, proposant d'alterner les interprétations pour comprendre nos rôles respectifs. »
(Allo-cine, sept 2000)

« […] Ce qui m'a séduit, c'est que Desdémone n'est pas ici une victime passive. C'est une femme qui aime avant tout et qui pense que son amour est tellement fort qu'il triomphera de toutes les épreuves ».
(Le Journal du Dimanche, mars 1996)

> Ils ont dit…

« Le miracle tient ici à l'interprétation : Irène Jacob est une Desdémone respectueuse et chaleureuse, elle a le sens de l'abandon et de la dignité »
(Le Figaro, 1996)

« On ne croit plus à une jalousie aussi primaire […] Mais celle-ci est très sérieusement filmée et surtout, grâce au jeu brûlant de Laurence Fishburne et de son Irène Jacob de Desdémone, on sent la passion sensuelle comme si on y était. En somme, il aurait juste fallu refaire le scénario. »
(France-Soir, avril 96)

« Fimer Othello aujourd'hui, c'est d'imposer une triple handicap : Shakespeare, le théâtre, et Orson Welles. Oliver Parker ne surmonte aucun des trois. Les acteurs ont le plus grand mal à se dépètrer de la langue du dramaturge anglais x notamment la française Irène Jacob »
(Cahiers du Cinéma 501, 1996)

« Jacob is fine, although she is something of a surprising choice, since she is not a major box-office draw. Although Desdemona is in the shadow of the two men, Jacob has several strong moments. »
(Houston Chronicle, 1996)