Rio, Sexe, ComédieBrésil, terre de contrastes
Pourquoi faut-il aller (re)voir le film ?Parce que sous l'apparent bazar des personnages et des
situations, Nossiter filme avec sensibilité, par
petites touches, un Rio qu'il connaît bien (y compris
les favellas !). Il est capable, par nature, de
réconcilier l'aspect charnel et les
préoccupations intellectuelles de ses
protagonistes. > scène coupée, Irène chante : voir la vidéo Jonathan Nossiter dialogue longuement avec Irène Jacob à la Fnac Ternes le 21 février 2011 (débat animé par Alain Krüger) © alain martinRio, Fnac, comédieC'est Alain Kruger (Canal+, France24) qui animait cette
rencontre au forum de la Fnac Ternes à Paris, le 21
février 2011. Charlotte Rampling n'a pu venir mais
Jonathan Nossiter et Irène Jacob étaient bels
et bien là. [am, 22/02/11]La version courte, Rio, sexe et (un peu de) tragi-comédie, a été diffusée sur Arte en mars 2013.
Irène (Jacob), Charlotte (Rampling) et Jonathan Nossiter, le réalisateur, présentent le film à Paris, le 26 janvier 2010. © alain martinRio, Sexe, (tragi)comédie, c'est parti !Avant-première du film de Jonathan Nossiter (Mondovino, etc.) enfin prêt pour une sortie en France fin février (le 23). L'équipe était là, pour la présentation, puis ensuite autour du buffet : l'occasion de recueillir de très bonnes impressions sur ce dernier montage. Ce film presque choral a le goût d'un cocktail multivitaminé pour brochette d'acteurs aux petits soins de cette franche (mais tragi-) comédie, entre favellas et Copacabana On y croise un ambassadeur américain humaniste en cavale, un tour-operator déjanté tombé raide dingue amoureux d'une belle amazonienne et ce dès le générique, une réalisatrice de docu' (Irène jouée par Irène), une chirurgienne de haut vol (Charlotte jouée par Charlotte), etc. et on parle anglais, brésilien, indien et un peu français. Entre regard réaliste et fiction éroticomiqueOutre son rythme soutenu, le film tient en haleine, si
l'on peut dire, par la juste proportion, les oscillations
parfois (montage rapide de séquences) entre
réalisme (le reportage d'Irène sur la
condition des domestiques à Rio, ses questions mal
choisies, le regard porté sur le schisme favelas vs
quartier résidentiel tout proche
) et
éléments de pure fiction éroti-comique
(les ébats d'Irène et Robert, ceux moins
réussis du tour operator ou simulés de
Charlotte
sans parler d'Antoine
). Mais encore ?D'emblée, le film adopte un ton léger, les
premiers plans étant ceux du coup de foudre du
tour-operator pour la belle indienne ou les
déambulations de Charlotte sous le soleil de Rio.
Rapidement, pourtant, d'autres éléments
perturbent le fil trop facile de cette (trahi?)
comédie, comme l'enquête d'Irène
auprès des domestiques, qui semble bien maladroite,
si l'on en juge par les efforts de conciliation de sa
traductrice et l'improbable échappée de
l'ambassadeur américain dans une favella,
malgré sa garde rapprochée. [am, 21 /02/11]
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Jonathan Nossiter a tourné au Brésil de début juillet à novembre 2008 cette « comédie légère sur les aventures mouvementées d'expatriés à Rio de Janeiro, chacun en quête de renouvellement professionnel et d'une certaine idée de la philanthropie et de justice sociale qu'ils n'ont pu trouver chez eux. »
> Ils aiment(plus ou moins) et en parlent (extraits d'un nombre imposant d'échos et critiques dans la presse) « De ce tableau pétillant, Nossiter
tire un film foutraque et joyeux, à la fois ode et
satire des fantasmes qui entourent Rio. [
]
filmé avec beaucoup d'humour, au défi des
clichés et des conventions. » « sous le titre Comédie
érotique d'une nuit brésilienne la
critique du film conclut :
« [
] la vraie cible de
Nossiter, c'est la bonne conscience de gauche, et dans
plusieurs scènes, son sens de la satire fait mouche.
Farcesque et foutraque, Rio Sex Comedy prend le risque
d'égarer le spectateur de favelas au Corcovado, mais
réserve tout de même quelques moments
franchement drôles. » A lire, les propos de Jonathan Nossiter recueillis par
Jean-Daniel Kientz sur L'Alsace.fr.
Notamment : « J'ai rêvé
de faire un film à Rio. [
] Il y
a dans ce pays une intensité, une
immédiateté jubilatoire et dérangeante.
Je me souviens de New York dans les années 1970, une
ville profondément démocratique où des
gens de gauche et de droite se parlaient.
[
] Aujourd'hui, tout cela est perdu et
ça n'a plus cette vitalité que je trouve au
Brésil. » ou encore, à propos
des favelas : « La moitié de la
population de Rio vit dans ces quartiers, qui seraient le
repère de bandits et de trafiquants. C'est
sensationnel de dire ça ! Mais une favela
définit d'abord une communauté de gens qui
portent des valeurs. [
] » et sur
la production du film : « [
]
Nous avons monté ce film dans un esprit de
coopérative, où techniciens et acteurs sont
coproducteurs. L'establishment n'a pas cru au film, comme il
a rapidement détesté le geste
même. ». Bourgogne Live ne pouvait pas moins que proposer une interview de Jean-Marc Roulot, acteur ET vigneron à Meursault. Info + interview bourguignonne Le Journal du Dimanche : «[
]
De ce tableau pétillant, Nossiter tire un film
foutraque et joyeux, à la fois ode et satire des
fantasmes qui entourent Rio. » « [
] Même si, de
film en film, se décline un certain talent pour
brouiller les genres du documentaire et de la fiction,
Jonathan Nossiter n'est jamais là où on
l'attend. » « [
] La musique,
omniprésente, apporte à cette charmante
comédie une insouciance intelligente. Et puis,
bien-sûr, Charlotte Rampling, Bill Pullman,
Irène Jacob et les autres au top de leur forme! Deux
heures qui passent comme une, et le sentiment d'avoir
vécu un joli moment de
cinéma. » « Malgré ses apparences de comédie débridée, le film ne tombe jamais dans l'excès, et est par conséquent d'une justesse de ton remarquable. [ ] Nossiter travaille avec finesse et humanité la destinée de ses personnages. Les nombreuses qualités de Rio Sex Comedy dépendent ainsi essentiellement de son écriture millimétrée et corrosive. On en oublierait presque que Nossiter néglige, presque ostensiblement, la mise en scène. » [Julien Hairault, wordpress.com] Même Les Cahiers du cinéma se sont fendus d'un : « D'où vient pourtant que cet improbable chassé-croisé cariocain au titre repoussoir, s'il est loin d'emporter le morceau, n'est peut-être pas aussi bête qu'il en a l'air ? » [Jean-Philippe Tessé] > Ils n'aiment pas« [
] un nanar
désarmant de naïveté
[
] la douce Irène Jacob en
anthropologue bobo [
] Nossiter,
Père Ubu mâtiné de Candide,
[
] colle sa vision politique d'un monde
idéal débarrassé de son hypocrisie et
se moque des faux dévots altermondialistes et des
expatriés désarmés face à un
pays qui échappe aux étiquettes mais pas aux
clichés. Question : les bons sentiments font-ils
du bon cinéma ? Manifestement
non. » Enfin, France 2 s'endort dans la salle : « Nossiter exprime son sentiment d'une façon quelque peu anarchique et cela participe de son propos. De ce point de vus fond et sens vont de pair. Mais une fois le système compris, l'on décroche pour s'assoupir dans des scènes à répétition. »
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