Tout va bien en Amérique…

en paroles et en musique

En tournée au Luxembourg les 25 et 26 avril 2014.
Attention : représentation exceptionnelle au Festival Banlieues Bleues, ce mardi 1er avril a 20h30 a l'Espace 1789, a Saint-Ouen (Metro Garibaldi)


Les rappels à la répétition générale du 18 mars 2013 - © alain martin - fond sonore : © David Lescot - Benoit Delbecq - Franco Mannara - Steve Arguelles

Les 27 et 28 novembre 2013 au Luxembourg.

« C'est un western réaliste, c'est pas comme un western classique : dans le salon, il y a juste une lampe à pétrole sur une poutre, et on ne voit rien ! »
Ce fragment de Tout va bien en Amérique pourrait donner le ton de ce spectacle qui caresse le projet téméraire de vous conter l'Amérique en une heure et demie de chants, de musique et de paroles ; il faudra bien faire des concessions, tailler dans le lard, aller à l'essentiel, et choisir. Différence cependant avec le salon du film d'Altman : ce n'est pas une lampe à pétrole mais une succession d'éclairages menés bon train, des musiques et des textes qui fusent. La confusion qu'on pourrait craindre au départ cède la place à la construction progressive d'un autre regard sur l'histoire de l'Amérique…
Ces choix de mise en scène que vous découvrirez bientôt (c'est sûr, puisqu'on vous le dit : « YES ! il faut y aller ») sont, par exemple, de nous résumer l'intrigue et l'ambiance du film de Robert Altman, McCabe & Mrs. Miller. Vous connaissiez ? « Un échec au box-office », mais une pépite, transfiguré sur la scène des Bouffes du Nord.
Et Catherine Weldon, en révolte, rendant visite à Sitting-Bull, surnommée par les Indiens Celle-qui-marche-devant, ça vous évoque quoi ? Une douzaine d'autres tableaux, quinze peut-être, vous attendent : musique, chants, récits, quelques pas de danse et un peu de vidéo… le tout entremêlé, foisonnant : certains textes sont dits en américain et traduit (plus ou moins, et décalés), en français. Le surtitrage aurait pu provoquer l'assoupissement, mais la technique utilisée ici vous tiendra en éveil. C'est qu'il s'agit de ne pas rater le numéro de claquettes et le costume à paillettes, peu avant la fin !

 

La fin du spectacle (16 mars 2013) © alain martin
 

Ouvrez grand vos yeux et vos oreilles, traversez l'Océan : vous êtes en A-mé-ri-que.

Vous en apprendrez beaucoup sur l'Amérique, donc, sur les Indiens et le chamanisme, la gestion des bordels (grâce au film d'Altman), les trafics de la Prohibition, la construction du chemin de fer, le statut des noirs sur les compagnies de chemin de fer du XIXe siècle. Le théâtre nous présente un « oratorio slammé et chanté s'appuyant sur des textes et greffes historiques, récits de colons ayant choisi de vivre parmi les nations indiennes, worksongs, organisation économique de l'esclavage, compte-rendus de grèves ouvrières réprimées dans le sang, siciliens à New York, l'Amérique des poètes Walt Whitman et Charles Reznikoff... ». Tout cela jusqu'à l'époque moderne. La musique, omniprésente, va et vient entre tous ces épidodes, cimente cette histoire de l'Amérique.
Mais, d'abord, tout commence avec cette lettre aux phrases familières que raconte Irène Jacob. Cet enthousiasme, cet émerveillement devant ces Indiens si bons, si accueillants pour les Blancs descendus du Ciel (ou presque)… Bon sang, mais c'est bien sûr : c'est Christohe Colomb, Gênois au service des rois catholiques d'Espagne, inventeur naïf de l'Amérique. On connaît (un peu) la suite.
Tout va bien en Amérique est en représentation jusqu'au 6 avril 2013 à Paris avant le départ en tournée. Les détails pratiques, quelques explications sur les choix musicaux et un teaser sont en ligne sur le site du Théâtre des Bouffes du Nord. A consulter et à réserver.

Krzysztof Kieslowski, dans ses mémoires ("Le Cinéma et moi"), disait en substance, à propos des Américains :
« quand on leur demande comment ils vont, ils ne disent pas simplement “je vais bien”, ils disent “Extremely well!”. Moi, comme on me demande, je réponds : “I'm so-so" [ça va couci-couça] »
Tout va bien en Amérique (extremely well?) doit-il être pris au second ou au troisième degré ? Sacré programme, en tous cas.

A noter qu'Irène Jacob est sur scène avec des comparses de longue date, tels que Benoît Delbecq (Je sais qu'il existe des amours réciproques mais je ne prétends pas au luxe aux Bouffes du Nord et au Théâtre de l'Atelier en 2005 et d'autres collaborations musicales) et Steve Arguëlles (ils avaient enregistrés ensemble une inoubliable version de La Rua Madudeira dans Morceaux Choisis des Recyclers… au siècle dernier). Il y a là toute une troupe de musiciens autour d'une « radiographie du rêve américain du point de vue de "ceux d'en bas" ».

 

© Barbara Rigon pour Théâtre des Bouffes du Nord

Le site des Bouffes du Nord précise encore : « Jouée, slammée ou chantée, cette geste épique de la naissance d'une nation nécessite que chacun de ses interprètes soit à la fois, acteur, musicien et chanteur. » Jetez un œil au générique (en haut de page, à droite) : si c'était une peinture, ce serait de la technique mixte, si c'était une comédienne, ce serait Irène Jacob, pour son goût pour les disciplines diverses et les projets variés. Ca tombe bien, puisque c'est elle la récitante de Tout va bien en Amérique qui nous promet : « des tableaux qui seront agencés en regard des versions officielles, celles de manuels scolaires de différentes époques ou de réactions politiques contemporaines. »

> INFOS sur le site des BOUFFES DU NORD

Quelques liens (en anglais !) pour ne pas venir sans biscuits :
<http://en.wikipedia.org/wiki/McCabe_%26_Mrs._Miller>
<http://en.wikipedia.org/wiki/Catherine_Weldon>
et bien sûr
<http://fr.wikipedia.org/wiki/Christophe_Colomb>

 
Merci à Irène Jacob pour les informations et la générale,
et à Benoît Delbecq pour la fourniture du fond musical (© David Lescot - Benoit Delbecq - Franco Mannara - Steve Arguelles).
 
 
 

 

TOUT VA BIEN SUR RFI

27 mars 2013 : Irène Jacob et Benoît Delbecq étaient invités dans l'émission de RFI Vous m'en direz des nouvelles.
Jean-François Cadet présente tout d'abo0rd l'actrice française « discrète », qui « sait chanter, danser, et surtout donner de l'émotion » et Benoît Delbecq, metteur en scène avec David Lescot de Tout va bien en Amérique, puis : « Vous aviez déjà travaillé aux Bouffes du Nord en 2004 sur un autre spectacle,
Gros-Calin. C'est un peu la suite de l'aventure ? »
Irène Jacob raconte : ils se sont rencontrés, Benoît et elle, il y a vingt ans, quand ils étaient voisins, et ils ont montés ensemble plusieurs spectacles, avec l'envie de mixer théâtre, paroles et musique : « nous avons envie de cette rencontre-là : toi tu adores les mots et moi j'adore les notes ».
Benoît confirme : « Irène était à l'école de la rue Blanche et moi jeune musicien, elle habitait avec son frère musicien… »

Lire le
compte-rendu commenté.

Alain Martin rejoignait ensuite Irène Jacob pour évoquer à deux le réalisateur Kieslowski.
 

Ils en parlent

Quelques critiques récentes sur le spectacle :

Le blog du Monde voit là « une sorte de version vivante de l'art impressionniste » et pousse la comparaison jusqu'à voir « Benoît Delbecq (pour la musique) et David Lescot (pour le théâtre) » [peindre] « le ”Nouveau Monde” comme un vaste paysage insaisissable, dont les reflets changent selon le regard qu'on lui porte. » Dans le premier tableau [la lecture de la lettre de Christophe Colomb découvrant les Indiens], l'article nous décrit une « impressionnante Irène Jacob qui annonce d'emblée la couleur bigarrée du spectacle, lorsqu'elle déboule sur scène en courant, aussi essoufflée que débordante d'énergie. »
[theatre.blog.lemonde.fr, 25 mars 2013]
Froggydelight essaie de trouver une définition du spectacle : « un essai théâtral et musical de Benoît Delbecq et David Lescot. Ce n'est pas du théâtre chanté. Encore moins une comédie musicale […] une succession de saynètes mises en musiques qui racontent la face obscure de la construction des États-Unis », passe en revue la distribution : « La puissance de Mike Ladd  », « D' de Kabal, avec son physique imposant, peut être aussi brutal que fin », « Irène Jacob est une conteuse magnifique alliant force et émotion. ». Les musiciens et « la chanteuse gospel Ursuline Kairson, soutiennent l'ensemble du projet des ambiances musicales d'époque, rythmiques indiennes, gospel, jazz, scat, rock, rap... » Lumières, vidéos, mise en scène… tout plaît à Laurent Coudol qui conclut : « un théâtre innovant dans sa forme et original dans le positionnement de son propos. »
[www.froggydelight.com]
Culturopoing.com, comme les autres, est frappé par la forme et cherche à la cerner pour ses lecteurs, décrivant un « spectacle mêlant habilement théâtre, musique et vidéo, Tout va bien en Amérique s'appuie sur la dynamique créée par la collision de ces trois formes artistiques pour développer une réflexion sur l'hybride, tout autant du point de vue de la mise en scène que de celui de son objet : l'Amérique, multiculturelle et foisonnante. » Il retient l'utilisation du « jazz, genre populaire et protéiforme par excellence que le spectacle explore jusque dans ses genres voisins : gospel, slam, blues. » Et «  la sauce prend vraiment lorsque la vidéo s'écarte d'un traitement quoique très esthétique plutôt dénué de sens pour parvenir a la radicale simplicité des vidéos d'archives (rues de New-York, travaux forcés) »
[www.culturopoing.com, 22 mars 2013]
Chez Evene, Etienne Sorin « pouvait craindre un spectacle fusion kitsch » mais rassure le (futur) spectateur : «  Il n'en est rien. Benoît Delbecq (piano, composition) et David Lescot (mise en scène) donnent au contraire à leur “essai musical et théâtral” (non, ne partez pas en courant) une sacrée gueule. » Il apprécie l'introduction de la matière de deux films dans Tout va bien… le John Mc Cabe d'Altman et le Parrain de Coppola. Il voit là un spectacle où « chacun tire son épingle du jeu sans tirer la couverture à soi. Un labo en forme d'oratorio qui mérite le détour. ».
[www.evene.fr, mars 2013]
Les Trois Coups titre… « Oncle Slam » et résume le spectacle : « […] Abolir les frontières : tel semble être le mot d'ordre des artistes, venus d'horizons très divers. Mélange des genres d'abord - théâtre et musique - […] Télescopage des styles musicaux ensuite, sans souci de chronologie. » Irène Jacob « s'impose avec aisance et naturel, et prête son beau timbre de voix à des textes écrits pour l'occasion par David Lescot, ainsi qu'à des poèmes de Walt Whitman et Charles Reznikoff. Elle démontre aussi au passage des talents de chanteuse. » Si Fabrice Chêne voit une ombre au tableau dans ce type de spectacle, « difficile d'éviter l'aspect patchwork », pour lui, côté musique, tout va bien : « L'oreille aux aguets, le spectateur attend la musique, et sur ce plan-là il n'est jamais déçu. »
[www.lestroiscoups.com]
 

Tout va bien en Amérique (2013)
Théâtre des Bouffes du Nord à Paris, du 19 mars au 06 avril 2013.
Puis en tournée les 8 et 9 avril 2013 à La Filature à Mulhouse, le 19 avril 2013 au Théâtre de Chelles, 27 et 28 novembre 2013 au Luxembourg.

Production : C.I.C.T. / Théâtre des Bouffes du Nord Coproduction : Les Théâtres de la Ville de Luxembourg, Théâtre de Chelles , le collectif Stratégies Obliques (en résidence au Théâtre de Chelles)

Conception : Benoît Delbecq et David Lescot
Direction Musicale : Benoît Delbecq
Mise en scène : David Lescot
Scénographie : Eric Vernhes
Lumières : Paul Beaureille
Costumes : Sylvette Dequest
Avec :
Steve Argüelles, batterie et électronique en temps réel
D' de Kabal, narration, chant, électronique, et personnages multiples
Benoît Delbecq, piano, claviers, électronique, chant, narration
Irène Jacob, narration, chant, clavier, et personnages multiples
Ursuline Kairson, chant gospel, narration
Mike Ladd, Slam, narration, claviers, électronique
Franco Mannara, guitares, électronique, chant, narration
Eric Vernhes, cinéaste électronique.


TEXTES ET MUSIQUES
La lettre sur la découverte du Nouveau Monde, texte de Christophe Colomb
Fathers', de Mike Ladd
Catherine Weldon et Sitting Bull, texte de David Lescot
John Mc Cabe, texte de David Lescot
There's a man going round, Spiritual
8 poèmes sur le chemin de fer, de Charles Reznikoff, extraits de
Témoignage (1885-1915), trad. Marc Cholodenko, éditions P.O.L
Le coton, Minstrel song
K, texte de D' de Kabal
Work song, texte de Mike Ladd
Soon I will be done, Spiritual
3 poèmes sur le chemin de fer, Charles Reznikoff, extraits de
Témoignage (1885-1915), trad. Marc Cholodenko, éditions P.O.L
Le roi des ordures, texte de David Lescot
Extrait de Sur les Rives de l'Ontario bleu, de Walt Whitman, Feuilles d'Herbe, trad. Jacques Darras, Poésie/Gallimard
Toutes les musiques originales du spectacle ont été écrites et créées par Benoît Delbecq, D' de Kabal, Franco Mannara, Mike Ladd et Steve Argüelles.