|
Weepers Circus
« Je crois encore entendre des mots si doux,
si tendres
»
L'Album Tout n'est plus si noir (XIII Bis
Records/Sony-BMG), paru à l'automne 2007)
© Weepers Circus
Si, si c'est bien la voix d'Irène Jacob. Elle
n'a pas affronté le K (piste 4), mais
elle a chaviré tout doucement, avec ravissement dans
les rêts des Pêcheurs de Perle
(piste 6). Rien de trop classique pourtant :
nous sommes à l'écoute du dernier album des
Weepers Circus, qui aiment le mélange des genres et
des rythmes, la preuve.

Eric Haija Guerrier, guitare (photo © Weepers
Circus)
Eric Haija Guerrier, guitariste des Weepers Circus,
répond à IreneJacob.net
IJN. Les membres du Weepers Circus connaissaient-ils
Irène Jacob avant cette rencontre ?
EHG. Début 2007, nous écrivions notre
nouvel album « Tout n'est plus si
noir ». Pour le titre « Le K
» (en hommage à la nouvelle homonyme de
Dino Buzzati), nous souhaitions un récitatif de
comédien en ouverture.
Notre éditeur, Laurent Balandras, a pensé
immédiatement à Irène Jacob : lorsqu'il
a prononcé son nom... nous étions positivement
stupéfaits : Irène a toujours
représenté pour le Weepers Circus une jeune
femme à la fois sublime, onirique, spirituelle et
sensuelle. Nous avons tous été très
marqués par La Double vie de
Véronique et Trois Couleurs : Rouge,
deux chefs-d'uvre de Krzysztof Kieslowski qui figurent
dans notre panthéon cinématographique.
La veille de notre première rencontre, je lui ai dit
au téléphone que je n'arrivais pas vraiment
à faire la différence entre elle et son
personnage de Véronique/Weronika... ce qui l'a
amusé : elle a précisé qu'en
réalité, elle est très
éloignée du caractère de ce(s)
personnage(s) et que j'en ferais l'amère
expérience le lendemain ! [rires].
Le lendemain, après une matinée
d'enregistrement bien remplie, je lui ai glissé que
je ne faisais toujours pas la différence entre
elle-même et Véronique/Weronika!
[rires]
Ce même jour, nous avons eu l'occasion de parler un
peu de Krzysztof Kieslowski : pour moi, ce fut très
émouvant.
IJN. Alors, Irène Jacob :
opportunité, rencontre ou hasard?
EHG. Avoir eu la chance de travailler avec Irène
Jacob est le fruit à la fois de l'opportunité,
de la rencontre et du hasard. [
] Par
l'intermédiaire de Laurent Balandras, nous avons pris
contact avec Irène. [133;] Amené
à dialoguer avec elle, j'étais très
intimidé et troublé. Je le suis encore
aujourd'hui et le groupe de même. Au final
[
] Irène n'a pas souhaité
interpréter le récitatif du
« K » (*) mais elle a
apprécié la maquette de « Je crois
encore entendre » (**) et a
interprété le titre.
IJN. Concrètement, comment se sont
déroulées la préparation et
l'enregistrement ?
EHG. J'ai tout de suite remarqué qu'Irène
prend les choses très au sérieux. Nous avons
dialogué par téléphone et par courriel
avec une certaine régularité avant de nous
rencontrer pour l'enregistrement de sa voix et chaque
échange fut riche, intense et touchant.
[
] Avec les maquettes de «Tout n'est plus
si noir», je lui ai envoyé deux de nos disques
précédents. [
] Nous tenions
à ce qu'elle puisse donner le plus possible son avis
sur l'interprétation du duo : ses questions et
propositions furent nombreuses et constructives. A
l'enregistrement (le studio Acousti à Paris), nous
étions tous très impressionnés par
l'émanation "solaire" d'Irène : lors de ses
prises de voix... le temps est suspendu. Une sorte de
plénitude de la beauté : Irène est
totalement habitée par une sorte
d'intériorisation intense et incandescente,
parfaitement visible de l'extérieur.
IJN. Justement, comment vous est apparue Irène
à cet enregistrement ?
EHG. Irène était comme en transe, mais
d'une douceur indicible. Ses yeux fermés, ses
sourires, son corps, ses gestes et sa façon de bouger
les bras évoquent une chorégraphie minimale,
d'une grande force et sensibilité. Et, bien entendu,
nous aimons sa voix fragile mais déterminée.
IJN. En conclusion, quelles qualités avez-vous
retenues de son travail ?
EHG. Un seul mot résume Irène:
magnifique ! Un équilibre alchimique de l'esprit
(elle est d'une grande culture et d'une brillante
intelligence), de l'âme (elle est d'une
générosité, d'une humilité et
d'une gentillesse incroyables) et du corps (elle est d'une
beauté ineffable). [
] Nous ne la
connaissons que peu à titre personnel, mais mon
intuition ne me trompe pas: il est très rare de
rencontrer une personne aussi délicieuse et profonde
qu'Irène. Surtout dans le milieu des artistes. Enfin,
c'est une bosseuse et ça se voit : dans ce
travail réalisé ensemble, pas une seule fois
elle a pris les choses à la légère.
IJN. Un dernier souvenir, pour conclure ?
EHG. Le matin de l'enregistrement, nous attendions
Irène dans un café proche du studio... avec un
bouquet de cinq roses blanches (les cinq membres du groupe).
Et j'avais le trac, comme pour un premier rendez-vous
amoureux ! [rires] Mais je crois que les Weepers
sont tous un peu amoureux d'Irène! [rires]
IJN. D'autres projets (avec ou sans elle) à
signaler ?
EHG. Rien d'autre n'est prévu avec
Irène... malheureusement ! (rires) Elle a eu la
gentillesse de participer à notre nouvel album, mais
je ne crois pas qu'elle souhaite renouveler
l'expérience : il faudra lui poser la question !
[rires] Quant à nous, oui, nous aimerions
beaucoup lui écrire d'autres chansons, voire son
premier album... mais je n'ai jamais osé le lui
demander de vive voix ! [rires]
Travailler avec Irène fut pour le groupe la
concrétisation d'une rencontre, de notre point de vue
troublante et émouvante : une sorte de
rêve qui se réalise [
]
uvrer avec Irène... c'est rare et
précieux.
Merci à Eric Haija Guerrier et aux Weepers
Circus
[propos recueillis par Alain Martin,
29/12/2007].
(*) elle y chante tout de même de discrets
churs dans les refrains.
(**) d'après Les Pêcheurs de perles de
Georges Bizet.
|
|
|
|
|
|

Les Weepers Circus (2008)
Les membres du Weepers Circus :
Alexandre George (chant, guitare,
accordéon, churs)
Franck George (violoncelle, guitare
basse acoustique, churs)
Eric Kaija Guerrier (guitare, choeurs)
Denis Leonhardt (clarinette, clarinette
basse, saxophone soprano, churs)
Alexandre "Goulec" Bertrand (batterie,
percussions, churs)
Christian "Kangourou" Houllé
(claviers, churs, vidéo)
> Programmation
concerts
|
|
Si vous ne pouvez attendre et si vous voulez entendre
illico « la prière faite à la
nuit, celle d'un enfant qui aurait fui et changé le
jour en la nuit
», l'album est disponible,
même « dans la nuit enchanteresse,
mystérieuse
», c'est
pratique : quelques clics sur le site Weepers
Circus et - après un débit
modéré de votre CB - vous pourrez
télécharger l'album en MP3, puis dans le
casque, dans une conque ou dans votre salon, imaginer la
« chorégraphie »
aérienne qui anima les bras d'Irène lors de
l'enregistrement. Eric Guerrier, guitariste et à
cette occasion porte-parole du groupe, nous raconte
ci-contre la scène et le « charmant
souvenir » de cette rencontre très
professionnelle.
> Site officiel Weepers Circus
> Weepers Circus sur MySpace où l'on peut
lire :
A propos de WEEPERS CIRCUS nouvel album à
PARIS le 31/01/08
Tout n'est plus si noir est le titre
ô combien ironique de l'album du Weepers Circus paru
en 2008. Guitares acérées, cordes amples et
vents soutenus côtoient claviers et piano qui s'y
imposent avec volupté et élégance. Dans
ce nouvel opus aux textes parfois sombres et
tourmentés, le groupe s'inquiète des illusions
et des errements de notre époque, sans tomber dans le
piège d'une chanson trop revendicatrice. Il porte un
regard sur le monde à la fois critique
(Apprends-moi), onirique (Liverpool, hommage
aux Beatles) et non dénué d'humour quand il
critique le monde du spectacle (Tout le monde
chante). Le monde des médias qui aime les
artifices et nous les propose - nous les impose ? -
entre confusions et aberrations n'est pas
épargné
(« Le parvenu »). A nouveau, le
cirque des gens qui pleurent défend une chanson
française aux couleurs très
variées : quand Ma dame aux camélias
se promène du côté de l'Atlas,
Le K (hommage à la nouvelle de Buzzati)
flirte avec le disco !
Tout au long du disque, les Weepers réservent des
surprises comme la présence de la troublante
Irène Jacob (« Je crois encore
entendre »), ainsi que de Mathias Malzieu
(Dyonisos), au ukulélé, et Olivia Ruiz dans
Petit homme, chanson aux airs de berceuse. De
l'art ma fille ,autre bijou de tendresse, aborde aussi
le sujet de l'enfance.
Loin de tout minimalisme néo-réaliste, le
groupe s'enthousiasme encore et toujours pour une musique et
un spectacle emplis de ferveur rock, et de chaleureuse
poésie.
Depuis sa création, le Weepers Circus a écrit,
collaboré et chanté avec de nombreux
artistes : Olivia Ruiz, Caroline Loeb, les Ogres de
Barback, Bratsch, Serge Bégout (Têtes Raides)
ou très récemment avec China Moses sur le
Tribute to Polnareff.
Alors que La Renarde (en duo avec Olivia Ruiz) est
sur toutes les lèvres, le savoureux titre Sans
vous aimer a été repris sur la compilation
Zic de rue.
Côté scène, après plus de
500 concerts à travers toute la France, les
Weepers préparaient leur nouveau spectacle pour
lautomne 2008 tout en poursuivant une tournée
qui les emmenait de la Normandie aux rives de la
Méditerranée, en passant même par la
Lettonie !
|
|