Les Beaux Gosses
Bons coups de crayon !
2009 - France - 90'
Le film de Riad Sattouf est enlevé et réjouissant : de son métier de dessinateur, il garde l'œil vif et la main rapide et légère : il n'adapte pas trait pour trait mais compose dans un autre langage, pour de bon cinématographique, et la force du film tient dans la succession de caractères, composant un film choral et certainement pas poussif.
En plus des ados, épatants comme dirait certain critique de cinéma, on découvre une galerie de papas en voyage ou en affaires, de mamans vaguement écrivain(e)s, clope-au-bec et prompte au bisou ou encore filmée sur un site coquin. Il y a les professeurs dont on pourrait trouver les portraits un peu chargés (une revanche de collégien ?). Quoique : les descriptions que nous en donnent nos propres ados ne sont pas moins effarantes, et parfois vérifiées. Mention spéciale à Emmanuelle Devos, délicieusement crédible en chef d'établissement pète-sec.Véronique, maman d'Aurore… et modèle pour catalogue - © Films des Tournelles
Et Irène, dans tout ça ?
« une toute petite chose », dirait-elle, passant trop vite dans le film au gré de certains admirateurs (la bande annonce comporte à peu près toutes ses apparitions). Après qu'elle a phagocyté un catalogue de La Redoute (dont la réputation auprès des adolescents ne semble plus à faire), et où on la retrouve quasiment à toutes les pages (séquence un brin fantastique), on la retrouve à la soirée à laquelle Aurore, sa fille dans le film, invite Hervé. Elle est très à l'aise en mère (j'ai entendu «bourge »?), et l'on apprend alors son prénom : Véronique. Tiens, tiens. Une Véronique est un brin délurée. Paraît même que Camel a fini la soirée à moitié entre ses seins, mais le spectateur des Beaux Gosses restera privé du spectacle.Un petit mot de Riad…
Début juillet 2009, le réalisateur Riad Sattouf confirmait à IreneJacob.net être un « imense admirateur d'Irène, évidemment » et avoir choisi sans y prêter attention le prénom de Véronique : « je m'en suis rendu compte au moment ou, sur le tournage, elle a prononcé sa phrase ».Quant à Irène, ce n'est qu'ensuite qu'elle aurait relevé la coïncidence, en revoyant le résultat filmé. Sacré Véronique !
Merci à Irène Jacob et Riad Sattoud pour ces précisions !
[am - 02/07/09]
Film tout public, garanti non décongelé ! Aaah, Les Beaux Gosses ! Redoutables dès le premier plan du générique, baiser anatomiquement filmé, jusqu'aux débordements amoureux de la fin, ils feraient craquer plus d'une maman. Nous n'énumérerons pas ici leurs préoccupations : acné, comment-t'embrasse-avec-la-langue, « t…tro moche » et utilisations répétitives de chaussettes (détails sur lesquels les critiques de vos magazines reviennent), mais constaterons l'évidence : les gamins sont plausibles. Devraient y trouver leur compte au moins deux tranches d'âge : les collégiens et… les parents nostalgiques.
Riad Sattouf nous prévient : « Lorsque tu es ado, que tu es un peu à la marge et que ton corps ne change pas vraiment comme tu voudrais, tu es obligé de t'inventer […] une classification pour les gens autour de toi […] je me suis dit qu'il était plus intéressant d'aborder les choses du point de vue des nuls que du collégien moyen dans lequel tout le monde pourrait se projeter. » [cf. article Inrockuptibles, revue de presse colonne de droite]. Donc, attention, si vous n'avez pas entendu ce qu'Hervé balance à la mamie égarée dans un magasin de guitare plutôt Métal que Mozart : « Là, t'es dans le futur, on vient de te décongeler ! » [rires]