© Emmanuel Robert-Espalieu - Théâtre de l'Atelier
Je l'Aimais
Sommes-nous doués pour le bonheur ?
2011 - Paris, France

Pierre, la soixantaine, a toutes les raisons d'être traité de salaud - et son fils en même temps - par Chloé. Chloé dont le mari est parti, deux valises dans l'ascenseur, les explications pour plus tard, tandis qu'elle assurait, se contentant d'attendre l'heure d'aller chercher ses filles à l'école… Une partition idéale pour des acteurs, riche d'émotions calmes ou fulgurantes.

Krzysztof Piesiewicz (co-scénariste des derniers films de Kieslowski) expliquait en 2006 qu'il n'y a vraiment qu'au théâtre (et cela depuis l'Antiquité) qu'on peut faire apparaître des fantômes sans que cela soit ridicule. Ridicule ? Patrice Leconte confiait de son côté sur Europe 1 (voir colonne de gauche) que si l'adaptation du roman d'Anna Gavalda au cinéma était intéressante, le théâtre lui semblait un meilleur support. Le ton est donc donné : la scène et la salle de bonnes proportions du Théâtre de l'Atelier seront propices à cette évocation de sentiments au fond très banals qui pourraient se résumer par : « il m'a plaquée […] je le déteste […] nous étions faits l'un pour l'autre […]je n'ai pas osé… […] je l'aimais ! »
Les acteurs ont aimé, le public a aimé, les critiques sont plus divisées. A la première, Thierry Ardisson, juste derrière moi, 60 ans comme Pierre, semblait ravi lorsque celui-ci se faisait dégommer par Chloé : transfert ? Quelques applaudissements éclataient au moment des fondus au noir dont le metteur en scène ponctue son récit.

La première, le 22 janvier 2010


La première à l'Atelier - © alain martin

Pierre, 60 ans, entre deux femmes parallèles : Chloé, sa belle-fille délaissée et Mathilde, la femme qu'il a aimée… et fait souffrir, sans jamais oser tout plaquer.
Pierre : « je me souviens de tout ! » Gérard Darmon (Pierre) utilise à merveille son physique de grand-ours-qui-boit-sans-être-ivre et se confie sans en avoir l'air. Irène Jacob (Chloé) troque (de manière convaincante) son rôle d'amour de jeunesse retrouvé dans un cimetière de Bergen (l'année précédente dans Rêve d'Automne de Jon Fosse) pour celui de femme plaquée, cheveux courts, insomniaque, pendue à son téléphone qui ne vibre plus (les prémisses de VxH ?). Noémie Kocher assume le rôle contradictoire d'une « apparition aux courbes affolantes » (dixit Pierre) : Mathilde, rencontrée à l'autre bout du monde, par Pierre qui n'attendait déjà plus, à 42 ans, grand-chose de la vie.
Pierre explique qu'il a devant lui un nœud qu'il n'arrive pas à démêler, et que surtout, il ne sait pas sur quel fil tirer ! Clin d'œil : il y a dix ans, Irène Jacob déclarait, remontant sur les planches du Théâtre de l'Atelier pour jouer Cléome (et non pas Chloé) dans Résonances d'Irina Brook : « Ça faisait dix ans que je n'avais pas fait de théâtre. Ça a été un grand moment pour moi. »
[am, 22/01/2001]
Merci à Alain Ichou, relations presse.
Je l'aimais, le livre, est paru aux éditions Le Dilettante.
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Je l'Aimais

Irène Jacob est Chloé - avec aussi : Gérard Darmon, Noémie Kocher
Mise en scène : Patrice Leconte - Décor : Ivan Maussion - Costumes : Cécile Magnan - Lumières : Franck Thévenon - Musique : Ours & Lieutenant Nicholson - Collaboratrice à la mise en scène : Marjolaine Aïzpiri
© Théâtre de l'Atelier, photo Emmanuel Robert Espalieu, graphisme: Olivier Blanchard

site Théâtre de l'Atelier

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    Tournée 2011

  • 3 février 2011 : Asnières
  • 5 février 2011 : Sucy-en-Brie
  • 8-9-10-11-12 février 2011 : Aix-en-Provence
  • 15 février 2011 : Menton
  • 17 février 2011 : Carcassonne
  • 22 février 2011 : Les Herbiers
  • 23 février 2011 : Cesson-Sevigné
  • 26 février 2011 : Ottignies
  • 1er mars, 2011 : Avignon
  • 6 mars, 2011 : Bulle (Suisse)
  • 7 mars, 2011 : Pully
  • 11 mars, 2011 : Bergerac
  • 15 mars, 2011 : Saint-Malo
  • 16 mars, 2011 : Le Grand-Quevilly
  • 22 mars, 2011 : Roubaix
  • 24 mars, 2011 : Courbevoie
  • 25 mars, 2011 : Châteaudun
  • 26 mars, 2011 : Epernon
  • 29 mars, 2011 : Romans-sur-Isère
  • 30 mars, 2011 : Aix-les-Bains
  • 31 mars, 2011 : Grenoble…

Patrice Leconte a dit…

« J'aime ce qu'écrit Anna Gavalda. Depuis toujours. Sa manière, sans chichis, d'aller au plus profond des sentiments, le talent qu'elle a de nous renvoyer à ce que nous sommes, à nos hésitations, nos maladresses, nos folies, nos contradictions, tout cela me touche infiniment. » « Lorsque j'avais lu ce roman, “Je l'aimais”, j'avais immédiatement pensé qu'il y avait là matière à une belle adaptation théâtrale, une partition idéale pour des acteurs, riche d'émotions calmes ou fulgurantes. Cette idée, cette envie, ne m'ont jamais quitté. Le tout étant d'avoir le culot de s'y mettre, de se jeter à l'eau, de passer à l'acte… » « […] Je suis arrivé assez vite à Gérard Darmon, que je connaissais très peu (dans la vie), mais qui me semblait être le Pierre idéal. […] Même chose, même évidence, pour Irène Jacob, que je connaissais un peu mieux, et dont je me disais “Si jamais un jour, une occasion se présente...”. L'occasion, c'est Je l'aimais, et le jour, c'est aujourd'hui. »
[extraits du dossier de presse]

Ils ont dit…

Le 18 janvier, Irène Jacob, Gérard Darmon et Patrice Leconte participaient à l'émission Studio d'Europe 1, à 19h. On peut les réécouter ici :

Europe 1-18/01/10

Le metteur et les acteurs y insistent sur la joie que leur a procuré le travail sur ce texte, avec la totale confiance d'Anna Gavalda. Patrice Leconte : « Anna Gavalda était charmante, elle m'a dit je connais votre travail, je vous fais confiance. La confiance, ça n'a pas de prix. Quand j'ai terminé l'adaptation et je lui ai demandé si elle voulait le lire, elle a refusé et m'a dit qu'elle continuait à me faire confiance, a simplement dit : invitez moi juste pour la première et je mettrais une jolie robe. »
Irène Jacob : « Cette pièce permet de se retrouver dans un temps où tout est possible… très loin de notre quotidien. […] Les personnages sont dépassés, mais dans ce dépassement, dans cet instant essentiel, il vont se surprendre, se rater, se retrouver […] C'est une rencontre comme on les aime au théâtre : on se perd on se retrouve… » Et la comédienne conclut : « Oser, c'est le mot de cette pièce. Il faut oser ! »