Nés de la Mère du Monde
A l’origine…
2003 - France - 95'
« Le parcours d'une femme-écrivain qui a des origines égyptiennes… » Denise Chalem, la réalisatrice, expliquait à Alès au Festival Itinérances en mars 2003 que TF1 lui avait demandé d'écrire un scénario d'après sa pièce.
Elle découvrait la mer à cinquante ans, l'histoire d'une fille qui part à New York et découvre que sa mère est morte pendant son absence… la revoit dans des scènes qui ressortent de sa mémoire, « plutôt drôle par que c'est une mama un peu juive ». Denise Chalem explique qu'elle jouait dans cette pièce le rôle de la fille et qu'à Marseille une femme nommée Odette Chalem a vu la pièce et « a cru que c'était son histoire et qu'elle avait vraiment perdu sa mère »… elle s'est affolée, a cru que Denise ressemblait à David Chalem, un homme qu'Odette avait connu au Caire et qui était effectivement le père de Denise (vous suivez ?)… et a entrepris de lui raconter l'histoire de ses origines pour qu'elle « ne reste pas dans une ignorance totale » ! Ne sachant pas bien écrire en français, Odette a enregistré cette histoire, se déroulant dans le Caire des années cinquante, sur un petit magnétophone à cassettes (où « elle passe la nuit avec son mari à s'engueuler sur le nom des rues, les événements… ») et a envoyé la cassette à TF1 comme une bouteille à la mer. Le paquet est arrivée, avec son numéro de téléphone. Lors d'une tournée à Marseille, Denise a rencontré Odette « pour prendre un verre, à midi… en fait c'était une table monumentale qui était dressée ; elle habitait à Marignane et toute la famille m'a accueillie comme la huitième merveille du Monde. » Odette a voulu qu'elles conservent des relations, ce qui ne s'est finalement pas fait [NDLR: !!!]Le film en trois phrases…
Denise Chalem précisait encore : « Donc le film, pour moi, c'est tout ce que je n'ai pas continué avec Odette : tout ce qui se serait passé si j'avais eu le courage de poursuivre cette rencontre. Alors plutôt qu'une comédienne, c'est une romancière qui est interprété merveilleusement par Irène Jacob, qui a publié un premier roman, qui va être mère et s'aperçoit qu'elle ne s'est absolument jamais posé de question sur ses origines… Un article paraît sur elle dans un journal féminin : une femme l'y découvre, voit qu'elles ont le même nom et Clara a le courage d'aller vers cette femme et de la laisser pénétrer dans sa vie… ce qui va bouleverser pas mal de choses ! »A la fin du film, Clara, enfin revenue sur la tombe de son père, dit à son fils de trois ans : « Ton grand-père mourut par un très beau jour de juillet, le 14, jour de Fête Nationale, jour qui fut l'un des plus beaux de ma vie. Mais pour comprendre cela, mon fils, il faut peut-être attendre d'avoir un peu, un tout petit peu, vécu. »