La cité du Décalogue, au Nord de Varsovie, 22 ans après ! (© Alain Martin) 
Lire aussi :
Les nouveaux "Décalogues", Weekend Stories et Dekalog89+…


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En 2008, arte rediffusait le Décalogue de Kieslowski
et « la Double vie de Véronique »


DEKALOG 6



Diffusions ci-dessous sur Arte en 2008. Rediffusions à 14h du 17 au 28 mars)
Dekalog, jeden (1) samedi 15 mars à 22:35
+ redif. le 17 mars à 14h00
Dekalog, dwa (2) samedi 15 mars à 23:30
+ redif. le 18 mars à 14h00 Dekalog, trzy (3) dimanche 16 mars à 00:15(=lundi matin)
+ redif. le 19 mars à 14h00
Dekalog, cztery (4) dimanche 16 mars à 01:10 (=lundi matin)
+ redif. le 20 mars à 14h00 Dekalog, piec (5) lundi 17 mars à 00:10(=mardi matin)
+ redif. le 23 mars à 14h00? Dekalog, szesc (6) mardi 18 mars à 00:55(=mercredi matin)
+ redif. le 24 mars à 14h00

Dekalog, siedem (7) mercredi 19 marsà 22h45
+ redif. le 25 mars à 14h00
Dekalog, osiem (8) mercredi 19 mars à 23h40
+ redif. le 26 mars à 14h00
Dekalog, dziewiec (9) jeudi 20 mars à 00:00
+ redif. le 27 mars à 14h00
Dekalog, dziesiec (10) jeudi 20 mars à 00:00
+ redif. le 28 mars à 14h00

Télérama du 12 mars 2008 titrait :
«Kieslowski tu adoreras», et rappelle les circonstances de la création de la série, le parcours et la différence du cinéaste polonais et conclut : « Depuis sa mort, en 1996, ses œuvres attendent, dans un indéfinissable purgatoire que le hasard, ou le désir, les remette au premier plan. Une situation qui n'aurait peut-être pas déplu à ce pessimiste revendiqué. »


Merci à David Z. d'arte pour les informations…

Le Décalogue, dix regards à partager…
Le Décalogue de Krzysztof Kieslowski, parti du scénario d'une série télévisée mettant en scène les habitants d'une cité "HLM" de Varsovie, a connu des développements et un succès qui en font aujourd'hui une des œuvres majeures du cinéaste polonais.
Mais, dans et hors de Pologne, qui aurait pu penser un tel succès ? Même s'il venait du pari un peu fou du scénariste Krzysztof Piesiewicz, finalement relevé par Kierslowski : « et si on filmait les Dix Commandements ? »… Bien sûr, le film dépasse l'illustration au premier degré des Commandements bibliques, il est un regard humaniste et universel sur des personnages auxquels nous pourrions bien ressembler.
Sous le titre « Le Décalogue, un regard à partager… », j'ai écrit un texte d'introduction, à la demande d'arte, qui diffuse donc le cycle complet de "Dekalog" en ce mois de mars, article qui vous donnera j''espère l'envie de vous plonger ou de vous replonger dans cette série de films-clés pour entrer dans l'univers Kieslowskien :
la "contribution" de Kieslowski.eu sur arte

Le compositeur de la musique des dix titres du «Décalogue» (et de «Bleu-Blanc-Rouge» et « La Double vie de Véronique »), le Cracovien Zbigniew Preisner, donnait un concert unique ce mercredi 19 mars à Paris, au Grand Rex.
Voir le résumé des 10 épisodes
Quelques mots sur les épisodes: DEKALOG 1 et DEKALOG 2


Une (autre) introduction au Décalogue…
Il y a douze ans, le 13 mars 1996, Krzysztof Kieslowski, réalisateur polonais, mourait des suites d'une opération cardiaque. Il avait toujours été de santé fragile, mais ne s'était pourtant pas ménagé : cafés et cigarette sur cigarette lors des tournages : les quinze derniers titres en sept ans, et les multiples voyages pour la promotion des films, avant d'avoir décidé d'abandonner les tournages…

Avant ses films en France et en Suisse, le monde occidental l'avait découvert un peu tardivement. D'abord timidement avec ses premières fictions, puis à Cannes, avec "Tu ne tueras point", en 1988. Cette année-là, on comprend la portée du « Décalogue », série de dix films pour la Télévision polonaise, (« Tu ne tueras point » est la version cinéma de l'épisode 5); Le cinéma de Kieslowski apparaît alors au grand jour, avec ses admirateurs, ses critiques, mais source d'inspiration pour bon nombre de cinéastes de la fin du 20e siècle et jusqu'à nos jours.

Le paradoxe de Kieslowski (si l'homme et son œuvre pouvaient être résumé en quelques phrases !), c'est d'être à la fois un réalisateur de documentaires au regard précis et grave sur la société polonaise des années 70 et 80 (dans un pays qui avait connu plusieurs variations du socialisme et du pouvoir soviétique, assoupli puis ressaisi dans la période de l'"Etat de guerre") et en même temps le maître de fictions basées sur l'intime et la prise de conscience des individus, sur des drames personnels et universels, dans lesquels chacun de nous peut ou semble pouvoir plonger, à l'un ou l'autre des détours de sa vie…

arte diffuse donc en ce mois de mars l'intégrale du « Décalogue » ("Dekalog" en polonais). Une chance de découvrir -si ce n'est déjà fait- l'autre regard de Kieslowski sur les hommes face à leur destin.
Sans parler polonais et sans sous-titre, Philippe Volter, qui a incarné le marionnettiste de « La Double vie de Véronique » et l'agent immobilier de « Trois couleurs : Bleu », nous avait confié être resté « scotché » devant la diffusion d'un épisode lors d'un tournage à l'étranger : il ne comprenait pas les dialogues, mais il « comprenait tout ! » Une preuve de l'universalité des actes et des sentiments que Kieslowski nous y montre. Et de son sens du langage cinématographique, aussi.

Je vous invite donc vivement à ne rater cette série sous aucun prétexte (on trouve de nos jours de très bons enregistreurs abordables, si l'heure de diffusion ne vous convient pas et les DVD ont été depuis édités).

Rendez-vous aussi sur les pages qu'arte consacre au « Décalogue » et pour lequel j'ai fourni le texte d'introduction, et bien sûr sur Kieslowski.eu, où vous trouverez les renseignements essentiels et où des infos sur le livre paru en 2010 : « Kieslowski, l'autre regard » , et de « Kieslowski, encore plus loin » que je rédige actuellement.
Bonnes séances…
alain martin (10/03/08)


DR/ doc. arte (© Tor Studio)

Dekalog 1 - 53' - // "Un seul Dieu tu adoreras"
Comment expliquer l'inexpliquable? Pourquoi Pawel, un enfant meurt-il ? Pourquoi la glace d'un lac gelé se brise-t-elle sous son poids malgré les calculs rassurants d'un ordinateur ? Et Dieu, c'est quoi ? Toutes ces questions hantent ce premier épisode du Décalogue, en même temps qu'il campe le décor des suivants : une cité "hlm" de Varsovie. Comme dans toute l'œuvre de Kieslowski et plus particulièrement dans cette variation sur le thème des Dix Commandements bibliques, on y observe dans de menus détails le quotidien des Polonais des années 80, mais surtout, on pressent des drames, on "sympathise" avec ces gens qui souffrent, face à des choix de vie.

Dekalog 2 - 57' - // "Tu ne commettras pas de parjure"
Dorota est enceinte. Ce pourrait-être un heureux événement, longtemps attendu. Sauf que le mari, à l'hôpital et peut-être condamné, n'est pas le père… Que dire, que faire? Renoncer à l'enfant, à la vérité ? Un choix terrible qui balancerait sur les chances de vivre ou de mourir du conjoint ? Elle tire frénétiquement sur sa cigarette dans le couloir mal éclairé de l'immeuble. Plus calme, en apparence, le médecin est confronté à un autre choix non moins terrible : doit-il lui dire les chances de survie de son patient, doit-il condamner la vie de l'enfant qu'elle porte ? Et si Andrzej vivait ?…

Dekalog 3 - 56' - // "Tu respecteras le jour du Seigneur"
Nuit de Noël, repas familial s'il en est (surtout dans une famille catholique polonaise !) ; tous sont rassemblés… Pourtant, Ewa (l'ex' du mari, Janusz) tente de passer cette nuit avec lui, redouble de stratagèmes pour l'attirer dehors. Un prétexte bancal de voiture volé, il s'échappe, et les voilà partis tous les deux dans la nuit. Sans espoir ?…

Dekalog 4 - 55' - // "Tu honoreras ton père et ta mère"
Les rapports père-fille s'exacerbent ici. Anka, la vingtaine vit avec son père, Michal. Elle trouve une enveloppe laissée par sa mère… Au retour de voyage de son père, elle lui explique le contenu : il ne serait pas son vrai père. Un rapport de séduction s'instaure. Pourtant, pour Michal, elle est avant tout sa fille. Dans ce contexte, va-t-elle "honorer son père et sa mère" ? Quel était le vrai contenu de la lettre ?…

Dekalog 5 - 55' - // "Tu ne tueras point"
Ni réquisitoire au premier degré contre la peine de mort, ni illustration facile de "Tu ne tueras point", l'épisode 5 nous place de nouveau dans l'ambiguïté, soulignée par les caractères des personnages : la victime est un chauffeur de taxi plutôt antipathique qui vient de planter un couple dans le froid, Jacek, le jeune criminel, a des "circonstances atténuantes" qui nous seront révélées peu à peu. L'histoire avance en parallèle : double parallèle entre crime violent et exécution sordide (par pendaison) d'une part, et entre Jacek et son avocat d'autre part, tous deux désespérés par la conclusion, capitale.
A noter : ce film fut un choc à Cannes, sa sortie coïncida également avec des débats sur la peine de mort en Pologne.

Dekalog 6 - 53' - // "Tu ne seras pas luxurieux"
Deux façons de "voir" les choses, deux façons d'envisager l'amour. Elle, Magda, est une grande jeune femme libérée, lui, Tomek, est un jeune garçon timide qui observe ses ébats amoureux à la longue-vue, de l'autre côté de la cour centrale de la cité HLM. Les cinéastes sont tous des voyeurs, quelquefois repentants. Kieslowski sait nous faire partager les élans, la déception et la crise finale du jeune homme…

Dekalog 7 - 55' - // "Tu ne voleras point"
Il suffit parfois d'une différence d'âge étrange pour qu'après de persistantes interrogations, un secret de famille resurgisse… Ewa, la mère, chérit Ania, la pette sœur de Majka. Ce ne pourrait être qu'une histoire de jalousie entre sœur, mais la vérité est toute autre : l'épisode 7 révèle que Ewa n'est pas la mère mais la grand-mère. Majka est la mère, privée de son enfant. Le père, l'ancien professeur de Wojtek, n'a pas assumé la paternité de la petite fille, Ewa a pris possession de l'enfant. Majka va donc enlever l'enfant : c'est la cavale, le retour vers la maison du père, la poursuite des parents. Majka ira-t-elle jusqu'au bout de son choix, n'est-ce pas déjà trop tard ?…

Dekalog 8 - 53' - // "Tu ne mentiras point"
Quarante ans après, Elzbieta, effectue des recherches sur les survivants juifs de la seconde Guerre mondiale. Comme elle assiste à une conférence, le professeur n'y est autre que Zofia, la femme qui a refusé de la cacher aux Nazis pendant l'Occupation ! Pourtant, tout n'est pas si simple, et Zofia avait peut-être des raisons à ce geste qui semble inexplicable et intolérable…

Dekalog 9 - 58' - // "Tu ne convoiteras pas la femme de ton voisin"
Le verdict est tombé, dans la bouche d'un ami médecin : Roman est impuissant. Il adore sa jeune femme, Hanka, mais comprend bien que sa sexualité va être entravée. Il va jusqu'à lui suggérer de prendre un amant… Mais Hanka est fidèle, et quand elle va ne plus l'être, c'est Roman qui est jaloux et perd la tête. Comment s'aimer encore, différemment ?…
A noter : un personnage secondaire apparaît dans cet épisode, une jeune chanteuse au cœur faible. Vous l'aurez peut-être reconnue, elle préfigure la Weronika de « La Double vie de Véronique ». D'ailleurs, elle chante déjà sur la musique de Van den Budenmayer, le compositeur qu'apprécie également Véronique. Van den Budenmayer, alias… Preisner !


Dekalog 10 - 57' - // "Tu ne convoiteras pas les biens d'autrui"
Quand l'argent arrive, rien ne va plus !… La récupération d'un timbre rare échangé pour une bouchée de pain tourne à la farce, mais ce n'est pas le seul événement cocasse de ce dernier épisode. Et après les premiers égarements, il va falloir gérer cette nouvelle fortune. Intérêt d'argent ou nouvelle passion ? La-dessus se greffe une histoire de donneur de rein (si je puis dire…)…
A noter : les deux héros ne sont autres que Jerzy Stuhr et Zbigniew Zamachowski : le premier a accompagné la carrière de Kieslowski sur de nombreux films, le second est l'inoubliable Karol Karol de « Trois couleurs Blanc »…