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Dekalog à Mâcon (nov 2017)
© MK2
L'association L'Embobiné propose une
projection du cycle complet du Décalogue du
jeudi 16 novembre au lundi 20 novembre 2017.
Jeudi 16 à 18h30 : présentation du
cycle, projection de Décalogue Un et
Deux et débat après chaque filmavec
Alain Martin.
Lundi 20 à 19h00 : les deux derniers
épisodes et soirée de clôture avec Alain
Martin, de retour pour présenter ces deux
derniers épisodes, faire le bilan de la perception du
cycle avec les spectateurs et échanger sur les
différents aspects du Décalogue.
> Page
Décalogue de
L'Embobiné
> 10
clés pour comprendre le Décalogue de
Kieslowski, en attendant le cycle
> A lire : un nouvel (et long) entretien avec Alain
Martin à propos de Kieslowski, sur Versatile-mag.fr
(juillet 2016)
© a.martin
Vincent Delecroix, Philippe Forest et Catherine Portevin, le
28 juin 2016 à Paris - © alain martin
MK2 philosophe autour du Décalogue
Au cinéma MK2 Odéon, du 28 juin au 10
juillet, vous pouvez aussi vous inscrire à
cinq conférences-débats autour
du Décalogue, avec Vincent
Delecroix, Philippe Forest, Eva Illouz, Irène
Théry, Frédérique Leichter-Flack et
Pascal Bruckner.
Décalogue 1 était commenté le 28
juin par Philippe Forest, écrivain et Vincent
Delecroix, écrivain et philosophe (soirée
animée par Catherine Portevin). Ce premier
épisode est très fort, marqué par la
perte au plus haut point, et Philippe Forest (qui a
écrit son premier roman autour de la mort de sa
propre fille il y a quelques années) parle du
« surgissement d'une chose qui
sidère » sans que cela n'ait
« jamais rien du
mélodrame ». Les deux hommes sont
d'accord pour constater que le sujet est assez peu la
religion, voire même l'opposition simpliste entre
croyance et non croyance, mais bien plutôt
l'injonction de l'expérience de Dieu. Par une
épreuve terrible, la perte de son enfant.
Vincent Delecroix (spécialiste de Kierkegaard)
précise : « Dieu ne se manifeste pas
dans la bonté, le don, mais plutôt dans le
"scandale, dans la mort et pas dans la vie. Ce Dieu qui te
retire ce que tu as de plus cher, celui-là, tu dois
l'adorer. » [
]
> Lire la suite sur notre Facebook
> Détails et inscriptions ici : Conférences
Philosophie MK2
MK2 ressort le Décalogue en
salles
fin juin 2016 dans la version 2K
restaurée avec l'aide des chefs opérateurs.
Avant-première à Cannes Classics le 14
mai, puis des événements en
préparation. Affaire à suivre !
Krzysztof Kieslowski avait fini par accepter la proposition
de son co-scénariste, Krzyszof Piesiewicz :
filmer les Dix Commandements tranposés dans le monde
moderne. Il s'agissait d'une série
télévisée qui devait être
tournée par dix jeunes réalisateurs, les deux
Krzysztof s'occupant de l'écriture des
scénarios et de la supervision de l'ensemble.
Finalement, Kieslowski reprit à son compte la
réalisation complète et s'embarqua dans un
projet pharonique : dix films de plus de
50 minutes + deux versions long-métrage
cinéma d'une heure et demi
le tout
tourné et monté en un an environ ! Un monument
désormais inscrit au Panthéon de la critique.
Et qui va bien sûr plus loin que la simple
illustration des textes bibliques, s'attachant au quotidien
et aux failles (morales) de quelques habitants d'une
cité varsovienne.
Dans Kieslowski, encore plus
loin, nous repartons sur les traces du
Décalogue [Dekalog en
polonais] : rencontre des collaborateurs polonais,
suisses et français en 2011 et 2012, carnets de
voyage dans les trois pays sur les lieux des tournages, et
bien d'autres documents et sources pour comprendre l'ampleur
de la tâche, ses particularités, ses moments
heureux et difficiles, et la trace laissée par la
série, jusqu'à aujourd'hui.
Le Dekalog de Kieslowski dépasse
l'illustration au premier degré des Commandements
bibliques, dans un regard humaniste et universel sur des
personnages auxquels nous pourrions bien ressembler. En
2008, déjà, sous le titre « Le
Décalogue, un regard à
partager
», j'avais écrit un
texte d'introduction, à la demande
d'arte :
> la
"contribution" de Kieslowski.eu sur arte
(2008)
> Filmographie
de Krzysztof Kieslowski
> Kieslowski,
encore plus loin
(le livre paru en
2012)
> Kieslowski,
l'autre regard
(le livre précédent)
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Couverture du numéro de juin de Trois couleurs
(© MK2)
L'ombre d'un doute
En couverture de Trois couleurs, le magazine
de MK2, Pawel, l'enfant mort du Décalogue 1.
Une couverture atypique (inclinée à
l'italienne) et pas moins de douze pages
consacrées au Décalogue, pour la sortie
de la version restaurée le 19 juin 2016.
Le premier article, justement intitulé L'ombre
d'un doute, revient sur la vie et l'uvre de
Krzysztof Kieslowski, suivi d'une longue interview de K.
Piesiewicz, co-scénariste du réalisateur,
depuis Sans Fin jusqu'à l'ébauche de la
seconde Trilogie, en 1995.
Premier article, donc, qui rappelle que Kieslowski
« aime mieux les questions que les
réponses » (particulièrement
dans Le Décalogue). Après un rappel de
son parcours jusqu'à la loi martiale, en 1981, le
texte de Quentin Grosset nous replonge dans la genèse
de la "série", écrite par un avocat de
Varsovie, qui défendait les accusés de
Solidarnoscz, jusqu'à la révélation
à Cannes, en 1988.
La rencontre avec K. Piesiewicz est titrée quant
à elle "Ecrire l'histoire" (le titre en
majuscule entretien le doute : s'agit-il de l'Histoire,
ou d'une grand histoire en dix épisodes ?
Interrogé, le second Krzysztof raconte la rencontre
dans un café grisâtre (à
l'époque) de Varsovie, l'emprunt de La Chute d'Albert
Camus, le livre et l'auteur ayant « joué
un rôle très important » dans la
collaboration des deux hommes. Piesiewicz décrit
Kieslowski : « on pouvait tout dire de
lui, sauf qu'il avait l'air d'un artiste. Il était
précis, ponctuel, scrupuleux, il ressemblait plus
à un ingénieur bien organisé »
[NDLR : le surnom d'ingénieur que ses
équipes lui donnait, justement]. Il rappelle les
doutes du cinéaste sur le documentaire :
« il demandait souvent : peut-on filmer la
mort d'un homme, utiliser l'intimité de gens
réels à des fins
artistiques ? ». L'avocat avait
parlé du projet du Décalogue
« avec une thése très
claire » : approcher les Dix
commandements « sans interprétations
théologiques », mais
« [
] d'un manière
anthropologique, éthique,
sociologique », autour de dix anecdotes. Il
rappelle que les épisodes étaient
numérotés, « mais très
vite, nous nous sommes rendu compte que chaque
épisode évoquait à lui seul tous les
commandements. [
] d'où leur
actualité inouïe. » Comme tous, il
parle de l'épuisement de Kieslowski, après 13
mois de tournage sur 10 épisodes plus deux versions
long-métrage, des fictions européennes qui
ont suivi, de « sa douleur sous le bras
gauche » qui l'a envoyé à
l'hôpital [NDLR : seconde crise cardiaque de
Kieslowski] où il ne s'est pas
réveillé. Il parle encore de «son
acuité et de son
honnêteté » mais aussi de son
« incroyable sens de l'humour »,
concluant lui aussi qu« il ne juge
jamais, il préfère poser des questions que
donner des réponses. ».
Les propos sont recueillis par Kasia Karwan, avec Juliette
Reitzer, et figurent in extenso dans cette édition de
juin de Trois couleurs, le magazine de MK2, visible
ici.
La cité du Décalogue, au nord de
Varsovie, rue Dzika,photographiée en 2008. Quatre ans
après, pour Kieslowski, encore plus loin, nous
visitions l'intérieur et un appartement
(© Alain Martin)
Dans Kieslowski, encore plus loin, retrouvez
des commentaires et témoignages
(comédiens, chefs opérateurs, monteuse,
assistants, etc.) sur chaque épisode,
illustrés de photos des principaux lieux de
tournages, d'une carte commentée de Varsovie,
etc.
Le scénario condensé est
présenté comparé à la version
filmée ainsi qu'aux deux versions
long-métrage : Tu ne tueras point
(Dekalog 5) et Brève histoire
d'amour (Dekalog 6).
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