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am+DR
«avec
des faux airs
de Paderewski,
Maciej Pikulski officiait»
Maciej
Pikulski, piano
(cf. ci-contre)
Le
dernier concert Chopin
à Paris
"Bouquet
final" de la Nowa Polska, dans la salle de l'Ancien
Conservatoire à Paris 9e (CNSAD),
reconstitution au plus près du concert
donné le 16 février 1848 dans
les salons Pleyel par Chopin, son dernier concert
à Paris
Avec Maciej Pikulski, piano - Henri Demarquette,
violoncelle - Olivier Charlier, violon - Olga
Pasichnyk, soprano - Tomasz Kuk, ténor.
Avec
le soutien de l'Institut National
Frédéric Chopin de Varsovie et le
Conservatoire National Supérieur d'Art
Dramatique de Paris, le l'Association
Française d'Action Artistique, de l'Institut
Mieckiewicz, dans le cadre d"une Saison polonaise
en France - Npwa Polska"
A
propos de Chopin, France
musiques
rappelle qu'il est "le premier compositeur de
son niveau à s'être voué
uniquement au piano, révélant une
technique brimant les usages de l'époque et
concourant à une complète
maîtrise du clavier
"
Quant à ses racines polonaises, elles
pourraient bien ressurgir dans : "la pudeur, le
repli sur soi, la poésie, la ferveur
d'expression et de soudaines révoltes,
créant ainsi une sorte de climat visionnaire
lié au drame de son peuple luttant contre
l'oppression."
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DR
«La
musique de Chopin
au-delà des frontières»
le 4 février à la Bibliothèque
polonaise, 6 quai d'Orléans à
Paris,
plus sur asso.euroconcept.free.fr

(photos © alain martin pour
irenKa.com)
Faire
du public un cercle
d'amis
Cette
citation du Marquis de Custine (extraite d'une
lettre à Chopin après le concert
«exceptionnel» du 16
février 1849), collait à l'esprit de
cette «reconstitution», à
la volonté de la Société
Chopin, organisatrice, de retrouver une
«authenticité
d'atmosphère» et surtout une
«convivialité»
pas
toujours présente dans les concerts
«classiques» d'aujourd'hui. Pari
tenu ? Jugez
plutôt
Février 1848 : un
événement : Chopin qui n'a pas
joué depuis près de six ans,
supplié par ses amis, accepte. Le concert
est complet d'avance, pas d'affiche, 300 places
à la Salle Pleyel
Après Berlioz qui y donna en 1830 sa
Symphonie fantastique, Chopin est
également associé à la
mémoire des concerts de la salle de l'Ancien
Conservatoire: il s'y était produit en
1834.
Sur
un Pleyel 1836
Dans
le cadre de la Nowa Polska, la
Société Chopin présentait le
21 décembre 2004 une reconstitution
"presque" à l'identique (certains doutes
planent sur l'exactitude de la partie vocale de ce
soir-là). Sur le piano Pleyel
1836,
déjà vu lors du récent
"week-end Chopin", avec des faux airs de
Paderewski, Maciej Pikulski officiait. Ma voisine,
pianiste
qui
ne manque aucun rendez-vous de la
Société Chopin (NDLR : chaque
année en juillet à Bagatelle),
précise qu'il s'en est très bien
sorti, sur ce bel instrument "particulier", faisant
sans doute allusion à la mécanique
qui soupire parfois.
Comme il y a cent cinquante ans, les places
étaient rares, la salle à peine plus
grande complète depuis plusieurs semaines
et, ajoute malicieusement le président qui
présentait la soirée, " le
tout-Paris était là, un peu comme ce
soir ! ".
Si des bouquets et du faux givre de Noël
marquaient l'avant-scène, il
précisait encore qu'il n'était pas
question de donner dans le "folklorique,
costumé " mais bien de retrouver
l'atmosphère de ce soir
mémorable.

© alain martin
Chopin,
toujours curieux et
familier
De fait, ces trois heures de concert
déroulaient un programme plutôt
convivial, suivi effectivement avec une attention
recueillie, ne seraient-ce quelques flashes
intempestifs
Plutôt que de donner - comme la critique de
l'époque - dans les "poncifs
acclimatés dans le langage des journalistes,
où l'Ariel des pianistes le dispute
au sylphe musical", je dirais tout simplement
qu'après avoir sauvé mon
troisième rang et le joli programme qu'une
amie du pianiste (ah, les ami(e)s des pianistes !)
tentait de subtiliser
je ne regrettai jamais
ma place, emporté dans la musique,
retrouvant sous les meilleurs auspices et la
décoration "thermidorienne" de la salle,
Chopin. Chopin toujours curieusement familier, ou
plus exactement curieux (dans tous les sens du
terme) ET familier, toujours Polonais quelque
part
mais, sans équivoque,
universel.
Je savourais alors sans compter ce piano, ces
cordes et ces voix, à peine distrait par
quelques coups de crayon (plus demain), les
sourires entendus de Maciej Pikulski, la prestation
presque athlétique de Tomasz Kuk contrastant
avec le maintien très sage d'Olga
Pasichnyk
fermement agrippée au
Pleyel.
Dans
les anglaises du
programme
Jugez plutôt : en première partie, le
Trio pour piano, violon et violoncelle de
Mozart (K. 542) puis des pièces vocales de
Bellini, Donizetti et Meyerbeer en alternance avec
les pièces de Chopin : Nocturne
op. 48-1, Barcarolle op. 60, Etudes
op 25-1 et 10-12
Dans les dernières années, toujours
avec la même modernité
d'écriture, on s'accorde à
reconnaître dans les compositions de Chopin
une introspection et une profondeur de
maturité. Ainsi, cette première
partie s'achève sur la Berceuse op.
57 !
Un peu d'air. Ariel &endash;de la
société Chopin- va de l'un à
l'autre : c'est qu'il y a beaucoup de
mouvements dans le hall étroit du
Conservatoire : les happy-few sont tout
de même
nombreux !
Puis le concert reprend : Sonate pour
violoncelle et piano op. 65
une diablerie
de Meyerbeer (extraite justement de Robert le
Diable !) et, pour conclure, en rang deux
par deux, les préludes op 28- 18
& 3, les mazurkas op. 17-4 et 24-2
et les valses op 64- 2 & 1
!

Fleurs
et regret
Point de fausse note dans cette soirée, mais
un regret : commencée sous le signe de
l'amitié et du partage entre les deux
cultures polonaise et française, dans le
souvenir de ce fils de professeur de
français revenu à Paris après
l'asphyxie de son pays, artisan de cette
révolte romantique
la soirée
s'achevait sur des rappels un peu
bâclés par un public comme
pressé de regagner sa solitude ou ses
préoccupations. Nous avions commencé
en retard, certes. Mais, quel dommage : à ce
bouquet final, aux bouquets remis aux artistes par
-toujours elle- Ariel Paszkiewisz, j'aurai bien
ajouté le souvenir d'un retour sur
scène et d'un bis
Si vous n'avez pu être présent ce
soir-là, diffusion sur France Musiques le
19 janvier 2005 à 20H.
(am,
22/12/04)
Merci
à Ariel pour la Société
Chopin
Un
cur loin
de Pologne :
le piège de Chopin
>
lire aussi Elisabeth
Chojnacka/Bouffes
du Nord/17 oct. 2004
Si les salles du Festival d'Ile-de-France
affichaient quasiment complets (certains ont
raté le Quatuor Dafu ou le concert
Chopin du dimanche 10 oct.), cela doit tenir
à l'intelligence de la programmation,
à commencer par le thême (un
"sagas" évocateur qui nous
emmène des brumes de la Norvège aux
forêts de Pologne
) et s'attache aux
détails : ainsi le mélange
étudié des textes, musiques et chants
du premier des trois récitals Chopin, samedi
au Conservatoire, avec aussi ce piège dans
lequel nous aurions tous pu tomber en lisant un
Cur loin de Pologne.
Car le titre commun de ces trois
événements se réfère
moins aux passions de Chopin pour une certaine
artiste ou les émois des belles des salons
parisiens qui l'accueillirent, qu'à cette
palpitation pour la Polonaise, pour la Pologne, qui
commença nous apprend-on, à sept ans
(âge où il composa ses deux
premières Polonaises, un genre qu'il
devait tirer de sa première forme de danse
de salon un peu convenue pour l'amener à ce
qu'on connaît).
Chopin, de père français*, apprit le
piano de sa mère Justyna Krzyzanowska, et
parmi les salons où il brillait,
l'Hôtel Lambert n'accueillait pas moins que
le Prince Czartoryski, surnommée le roi
de Pologne, quand le pays était
déjà marqué par l'insurrection
et l'effacement de la carte de l'Europe !
Samedi, c'est bien cette ambiance des salons que
chantait VéroniqueDietschy (en polonais et
en français), que jouait Soo Park et
qu'accompagnait d'extraits de correspondances de
Chopin et de ses amis Daniel Mesguich
(fidèle du Conservatoire/CNSAD depuis des
années, malgré moult aventures
théâtrales !).
Le côté trop lumineux des salons
laissait place aux accents de ce cur loin
mais finalement si proche
de Pologne.
Dimanche 10, Arthur Schoonderwoerd puis
Abdel Rahman El Bacha proposaient chacun
leur interprétation, plutôt en rondeur
et étonnements enthousiastes pour le
premier, jouée sur le même
piano Pleyel 1836 du
concert de la veille ; dans un programme brillant
et plus centré sur les Etudes pour le
second, mais qui fit bien se lever la salle. Parmi
les nombreux rappels ont distingua clairement des
"merci" et le musicien offirt deux préludes
de plus
Interrogé par La
Terrasse
avant le concert, Arthur S. trouvait à
Chopin beaucoup d'humanité et pensait qu'il
est "presque toujours aujourd'hui
interprèté de manière trop
agressive et avec trop peu de modestie".
*Pour en savoir plus, revoyez les nombreuses
biographies de Chopin, sur papier et sur le
Net!
La
passion selon Elisabeth
:
Elizbeta Chojnacka et l'ensemble Musiques
Nouvelles
aux
Bouffes du Nord le 17 octobre 2004.


le 17: Elisabeth Chojnacka reprend le final du
Concerto pour clavecin de
Gorecki
Pour ce concert de clôture, une grande
claveciniste qui n'hésite pas, aidée
par ses compositeurs, à malmener ses
clavecins! Le Monde n'avait-il pas titré en
son temps le Clavecin
intempéré?
Elisabeth Chojnacka (prononcer ±
RRRoïnaka) ne ménage donc pas
ses claviers : vélocité et puissance
au service d'uvres très
différentes. Au programme, le Concerto
de Pawel Mylietyn (dédié à
l'interprète) où le compositeur,
absent pour cause de paternité, propose
malicieusement d'accorder un 1/4 de ton en-dessous
la moitié de l'orcherstre
et un
des deux claviers du clavecin (!) ; le plus
délicat Espressivo de Graciane Finzi
(professeur du CNSM présente au concert) ;
enfin le très redoutable et efficace
Concerto de Henryk M. Gorecki.
Applaudissements nourris pour la soliste et
Jean-Paul Dessy dirigeant l'ensemble orchestral
Musiques Nouvelles : des musiciens
inspirés, toniques et parfois souriants: car
la rigueur -étonnantes partitions parfois
frénétiques qu'on pouvait
découvrir à l'entracte sur les
pupitres- plaisir à accompagner la
musicienne, mais aussi à interprèter
des Préludes et fugue de
Lutoslawski et Trois pièces dans
le style ancien de Gorecki.
Ainsi le Festival d'Ile-de-France
s'éteignait en beauté et en partage
sur la note feu de la chevelure étonnante
d'Elisabeth-la-passionnée (sur une
reprise du final du Concerto pour Clavecin et
orchestre à cordes de Gorecki)
pour mieux renaître l'an prochain, on
limagine.
A suivre, donc, en 2005.
am,
11/10/04 et 18/11/04 (merci à
Samuel/mediamusiques)
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©
alain martin


©
DR
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Musique / Muzyka
Sur
France Musiques
le concert
puis quelques airs de
jazz
L'enregistrement
du Concert Chopin (voir ci-dessous)
a été diffusé le
19 janvier 2005 à 20H.
Dans ces "lieux mythiques" (Berlioz, entre autres,
y dirigea plusieurs grandes premières*),
M. Pikulski joua sur l'étonnant
Pleyel 1836. Un très bon enregistrement
(quoique privé de l'introduction de la
Société Chopin et de mention de la
Saison polonaise en préambule) et assorti de
commentaires sur la vie de Chopin et le contexte du
concert historique par François-Xavier
Szymczak.
Puis, étonnement: une heure de jazz "sur
des thèmes de Chopin" suivaient à
23h : la valse qui venait de conclure le concert de
la rue du Conservatoire était
immédiatement reprise par un septuor de
1939,
au fil d'une heure de musique, on
pouvait par exemple entendre S. Grapelli
reprendre un Prélude
apprendre que des
musiciens de jazz polonais se consacrent à
ces "détournements"
de haut niveau. En
tout, 4 heures monumentales
am,
20/01/05 et 09/06/08
NB: A Paris, Berlioz a hanté le
Théâtre de l'Académie Royale de
Musique (l'Opéra), connu sous le nom
d'Opéra Le Peletier ; il ouvre ses portes
Rue Le Peletier en 1821 ; la nuit du 28 octobre
1873, un incendie le détruit !
(cf.
www.hberlioz.com)

LE
PROGRAMME
LE SITE
officiel
MORE ABOUT "Nowa
Polska"
programm, 600 rendez-vous in France, May 04
to Jan. 05:
music, litterature, danse, painting
theatre,
cinema
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