DR




DR/Skorpion
Plus fort que les bombes (Glosniej od bomb)
de Przemyslaw Wojcieszek

Une sélection dans les Vents D'est
Parmi les trésors visuels de cette année,
IrenKa a bien sur repéré dans la Catégorie Vents d'Est (Hors-compétition) quelques séances ;
NB: Si vous ne deviez voir que trois/quatre films de ces Vents d'Est (ce qui serait dommage), il faudrait au moins voir Tu ne Tueras point de Kieslowski, le film en compétition (Perfect Afternoon de Wojcieszek) ainsi que Warszawa, notre coup de cœur de l'année dernière : une vision décapante mais aussi parfois rêveuse, des tranches de vie dans la capitale polonaise d'aujourd'hui… et un film hongrois (le choix est large !)

DR/mk2

La Double Vie
de Véronique

de Krzysztof Kieslowski (1991)
Sur le
lien, découvrez le site qui lui est consacré : le film-charnière de Kieslowski, entre Pologne et France, à l'image de ces deux musiciennes qui se ressemblent étrangement, d'un pays à l'autre : Weronika, Véronique : qu'est-ce qui vous unit ?
> 07/10/2006 Saint-Michel-sur-Orge
> 08/10/2006 Saint-Michel-sur-Orge
> 12/10/2006 Saint-Michel-sur-Orge
> 15/10/2006 Viry-Chatillon
> 15/10/2006 Marcoussis
> 17/10/2006 Les Ulis
PS. Le livre "La Double Vie de Véronique, au cœur du film de Kieslowski" sera disponible à la librairie du festival.

DR/mk2
Tu ne tueras point de Krzysztof Kieslowski
(Krótki film o zabijaniu)
Le choc à Cannes en 1988 : le choc toujours en salle, aujourd'hui, en revoyant ou en découvrant la brève histoire d'un meurtre. Kieslowski montra combien il est difficile de tuer, mais surtout que le meurtrier n'est pas forcément celui qu'on croit. Et deux personnages attachants : le jeune paumé (dont on apprendra plus tard le secret tragique) joué par Miroslaw Baka, et Piotr, le jeune avocat (Krzysztof Globisz) qui plaide sa première affaire avec ce meurtre, au moment de la naissance de son premier enfant. Nous ne verrons pas le procès (ce n'est pas ce qui intéressait Kieslowski), mais un doyen rassurera l'avocat : c'était la meilleure plaidoierie qu'il ait entendu sur la peine de mort, mais il était pratiquement impossible de sauver Jacek ! Version longue cinéma (et sensiblement différente) d'un des dix épisodes (le 5) du
Décalogue, l'œuvre majeure de Kieslowski.
> 10/10/2006 St-Michel-sur-Orge

DR/mk2
Une brève histoire d'amour de Krzysztof Kieslowski
Impossible d'évoquer ce film sans avoir en tête la musique de Z. Preisner (compositeur sur tous les derniers films de Kieslowski), les deux figures de Magda et Tomek (Grazyna Szapolowska et Olaf Lubaszenko qu'on a croisé depuis dans d'autres films polonais) : dans une cité hlm, un jeune garçon observe une voisine ; ils vont se rencontrer, finalement.
Un plan qui n'était pas prévu au scénario : un tram va repartir, à quelques mètres et le garçon lance à la femme, comme un défi : "si on l'attrape, nous allons chez toi". Attrapera, attrapera pas ?
Version longue cinéma (et également différente) du
Décalogue 6.
> 10/10/2006 St-Michel-sur-Orge

Vents d'Est 01
(première édition)
DR
Le Couteau dans l'eau
(Nóz w wodzie), 1962, de Roman Polanski avec Leon Niemczyk, Jolanta Umecka, Zygmunt Malanowicz, Anna Ciepielewska.
Certains Polonais me disent que ce n'est plus un réalisateur polonais, mais il ne faut pas manquer ce film de sa meilleure période : du noir et blanc tracé au cordeau, une ambiance à couper au couteau, deux hommes et une femme dans un bateau (apparition rapide d'un crocodile), un peu d'eau, un peu d'herbes folles… et un huis-clos en orme de triangle emmêlé dans la rose des vents d'un capitaine d'eau douce : le mari journaliste sportif en week-end à la barre, la femme et l'autostopeur…
> 09/10/2006 Brétigny
> 11/10/2006 Saint-Michel-sur-Orge
> 13/10/2006 Ris-Orangis
> 15/10/2006 Viry-Chatillon

Courts métrages de Roman Polanski
Cassons le bal (8') - Deux hommes et une armoire (15') - La lampe (8') - Les mammifères (11') - Meurtre (2') - Quand les anges tombent (22') - Rire de toutes ses dents (2') - La rivière de diamants (33').
> 09/10/2006 18h30 Brétigny
> 11/10/2006 20h45 Saint-Michel-sur-Orge
> 13/10/2006 19h45 Ris-Orangis

Jeannot le Verseau de Jan Jakub Kolski,
un film étrange et une vision très inspirée de la Pologne, à découvrir !
> 07/10/2006 20h30 Athis-Mons
> 15/10/2006 17h30 Juvisy

DR
Pornographie de Jan Jakub Kolski, l'adaptation du livre de Gombrowicz: ce n'est pas le film le plus mémorable de Kolski, mais l'atmosphère du cinéaste, très personnelle, y est…
> 07/10/2006 Athis-Mons
> 19/10/2006 Les Ulis





Le livre sur le film
la Double Vie de Véronique
de Kieslowski
:
témoignages, analyses, regards croisés, 15 ans après.
Plus de deux cents pages d'informations:
- plus de cinquante témoins,
- une centaine de photos exclusives ou rares, photos de plateau, polaroids de tournage, portraits, objets du film…
- un cahier couleur sur la boule magique,
- l'histoire du film depuis le contexte polonais des années 1990 jusqu'à Cannes en 1991,
le tournage côté français et côté polonais, par les producteurs, techniciens et comédiens,
- thèmes abordés,
- "arrêts sur image" (plans-clés)
- le scénario de tournage condensé avec scènes coupées, rajouts…
- biblio., filmographie…

Où trouver le livre ?
> A la librairie du festival Cinessonne du 6 au 21 octobre 2006.
> sur le
site dédié
> dans certaines
librairies
(212 pages, noir et couleurs, 15x21cm,

ISBN 2-9522785-1-2
20 Euros par exemplaire (+ frais envoi 2E France ou 7 E étranger)

 
Bande-annonce France (2006 mk2
ET la bande annonce originale de 1991 sur le même lien).

DR
White Palms, en haut du palmarès !


Cinessonne 2006 :
vents de sud-est sur les résultats
Le 8e festival du cinéma européen en Essonne
a décerné ses prix le 21 octobre
lors de la soirée de Clôture à Chilly-Mazarin. En clôture était tout d'abord projeté "Anche libero va bene" de Kim Rossi Stuart (2006) : une histoire simple et poignante, subtilement interprétée par Barbora Bobulova (Stefania, la mère), Alessandro Morace (Tommi, le fils), Marta Nobili (Viola, la fille), etc. Un grand film italien de cette année.

> LES RESULTATS COMPLETS


© alain martin

Grand Prix Cinessonne
White Palms
de Szabolcs Hajdu (Hongrie - 2006)
Szabolcs Hadju (ci-dessus) avait enfilé son tee-shirt "White palms" pour venir chercher son prix…

Quatre prix pour
12h08, Place de Bucarest
Le film de Corneliu Porumboiu (A fost sau n-a fost?) rafle…
le
prix d'interprétation masculine (pour les 3 acteurs principaux) le prix "Emergence", le Prix des Etudiants, le Prix spécial du Jury. Lors de la remise de ce dernier prix, Eric Dalizon, délégué général de Cinessonne et maître de cérémonie, qualifie le film de "vrai coup de cœur du jury", et Jean-Philippe Tessé ("Cahiers du cinéma"), commente : "On l'a l'impression d'un énorme morceau de cinéma, mais en même temps ce film n'a pas la prétention de tout dire sur un moment historique, mais d'en parler doucement et avec humour […]"
A noter: ce film avait tout de même déjà remporté à l'unanimité la Caméra d'or du 59e Festival de Cannes en 2006!

Prix d'interprétation féminine : Aurora Quattrocchi ("Fortunata" dans Golden door (Nuovomundo) d'Emanuele Crialese

Mention spéciale d'"Emergence" à Fresh Air que nous avions particulièrement apprécié…

COURTS METRAGES -
Prix du Public
Mr. Schwartz, Mr. Hazen et Mr. Horlocker de Stefan Müller (notre avis personnel : ce film, c'est de la dynamite!)
NB: Le Jury des collégiens a visionné 15 courts,
Le Jury des lycéens a visionné 18 courts…
ils ont décerné :
Grand Prix du Conseil général de l'Essonne
Another de René Vilbre et Helena Jonsdottir
Prix spécial Lycéens
De Sortie de Thomas Salvador
Prix spécial Collégiens
A bras le corps de Katell Quillévéré
(voir les
autres prix)

Le jury de Cinessonne 2006 :
Brigitte Roüan, présidente du jury (réalisatrice, scénariste, actrice), Jérôme Bonnell (réalisateur, scénariste),
Didier Boujard (producteur),
Dinara Drukarova (actrice),
Fabienne Godet (réalisatrice, scénariste)
et Jean-Philippe Tessé (journaliste).

La soirée de clôture était animée par Eric Dalizon (délégué général du Festival) et Jean-Philippe Téssé ("Cahiers du cinéma" et membre du jury) qui ont joué les duettistes, sous le signe de la bonne humeur et de l'enthousiasme pour ce beau palmarès.
Le président de Cinessonne, Philippe Platel, s'est exprimé, revenant sur les trois rencontres exceptionnelles de la quinzaine entre public et réalisateurs : Jean-François Laguionie, Benoît Jacquot et Amos Gitai.


Le jury collégien
(© alain martin)


Fin de soirée : organisateurs, jury et lauréats regardent ensemble un extrait de White Palms… pas encore palmé, mais primé !
(© alain martin)


am, 21 et 2210/06.

> Soirée d'ouverture (impressions du 6 octobre)
>
Plus fort que les bombes (Glosniej od bomb)
>
Un parfait après-midi (Doskonale popoludnie)
> White palms (Fehér tenyér)
> Fresh Air (Friss Levegö) + rencontre
> Szezon (Eastern Sugar) + rencontre
> 12:08, place de Bucarest
>
Le couteau dans l'eau (Nóz w wodzie)
>
Pornographie (Pornografia)
> Tu ne tueras point (Krotki film o zabijaniu)
>
Brève histoire d'amour (Krotki film o milosci)
> La Double vie de Véronique (Podwojne Zycie Weroniki)
>
Soirée de clôture (21 octobre - commentaires le lendemain!)


Merci à Amélie Jacquemin, Eric Dalizon, Cédric Landemaine pour leur accueil et à toutes les équipes du festival !

Cinessonne (pour faire court) c'est :
• une sélection officielle de films européens en compétition (dont 12 longs métrages européens inédits en salles et une vingtaine de courts-métrages),
• des Invités d'honneurs, des Cartes blanches à des journalistes ("L'Europe comme ils la voient"),
• une programmation de films de jeunes (et moins jeunes) réalisateurs de l'Est ("Vents d'Est"),
• des films "Jeune public", une soirée concert, des hommages… ainsi qu'une vingtaine de courts métrages (palmarès court-métrage attribué par un jury de collégiens et de lycéens),
• Invité pour "Du court au long " : Gérald Hustache-Mathieu et ses films.
• Etc.

Plus sur le site de
Cinessonne, ainsi que les adresses et accès aux différentes salles de cinéma.
Avec le soutien du Conseil général de l'Essonne, du Conseil Régional d'Ile-de-France et de la Drac Ile-de-France. Tarif unique : 3 euros (toutes les séances sont publiques), possibillité d'abonnement.



> White Palms de Szabolcs Hadju, en compétition.
Le corps doit apprendre. Tension dans un gymnase hongrois où des enfants préparent une compétition. Coups de sifflets, cris de l'entraîneur : "plus vite, plus vite!". Encore un sifflet et les voilà rassemblés, en rang sur la ligne. Pas une paire de pieds qui dépasse… sauf celle de Miklos. Cette fois-là et bien d'autres, il courbera l'échine. Mais viendra aussi, après la peur, après l'idée du suicide… la révolte et la fugue.
Un montage sur les parallèles, un film sur le fil, qui nous cueille dans le confort de notre fauteuil pour nous communiquer les émotions de ces futurs champions. Tout celà avec peu de caméras subjectives, à peine un ralenti. Nul besoin de s'intéresser à la gymnastique éprouver alors de la sympathie!
Un schéma narratif tout en parallèle, donc : Miklos enfant, et Miklos adulte, devenu entraîneur d'un jeune canadien (autres pays, autres méthodes !), avec qui il ira en compétition internationale.
Les deux récits s'entremêlent de plus en plus, à la limite du procédé démonstratif dans la dernière partie du film. Un bon point pour la bande son, qui assène grincements, sifflets, musiques au rythme de l'action, ou sait être quasi silencieuse au moment de la concentration.
Enfin, tout le film tourne autour des deux gymnastes : parents, entraîneurs, jurys et publics ne sont que des planètes falotes qui gravitent autour…
Pourquoi "White palms" ? Vous le saurez en découvrant plusieurs plans sensibles où les gymnastes poudrent leurs paumes de talc, avant de se lancer…

am, 13/10/06

DR
Plus fort que les bombes (Glosniej od bomb)
de Przemyslaw Wojcieszek
Un des films les plus remarqués lors des derniers festivals consacrés au jeune cinéma polonais… L'histoire pourrait paraître banale : celle d'un jeune couple : Marcin, ouvrier dans une petite ville industrielle de Pologne et son amie Kaska, qui va partir à Chicago entreprendre des études pour enfin sortir de ce "trou"! Mais, si elle part, reviendra-t-elle?
Le jeune réalisateur (né en 1974) trouve le ton juste pour mettre en scène le couple, ses amis, le cousin un peu "bête" (quant à sa "nana", on la drague, ou on la traite de "Britney Spears polonaise de province"!), l'oncle et la tante tantôt pittoresques, tantôt pitoyables, tout cela autour de la maison où le père de Marcin vient de mourir et le laisse orphelin. Puis vient le banquet réunissant la poignée des fidèles, et quelques jeunes qui s'invitent : il faut dire que le tout est fort arrosé de vodka, et que l'on a convié, pour l'ambiance, le groupe "les Comètes" qui jouait déjà à la cérémonie d'enterrement. Les deux passions de Marcin -enfin, après Kaska-, ce sont justement le rock (le voyage de noce avec Kassia se fera peut-être à Manchester) et James Dean (il déclare tout de même avec lucidité: "mais je ne suis pas James Dean!).
La soirée avance et les langues se délient, les comportements s'exacerbent encore un peu plus. Au père de Kaska, Marcin crie qu'il veut recommencer à zéro, dans cette ville, dans cette maison, et non pas aux Etats-Unis, Kaska et lui veulent une autre vie, une vie qui serait peut-être, et il lache le mot devant les futurs beaux-parents médusés : "plus éclatante que les bombes!"
Nos commentaires le 10 sur "Perfect Afternoon", du même réalisateur, en compétition.
> 07/10/2006 16h Montgeron
> 08/10/2006 18h Orsay (Rencontre!)
> 09/10/2006 18h45 Montgeron
> 15/10/2006 16h Viry-Chatillon

DR
Varsovie (Warszawa) de Dariusz Gajewski
Destins croisés dans la Varsovie d'aujourd'hui. On ne saura pas bien d'où ils viennent ni ce qu'ils vont devenir, mais qu'importe : rencontre mémorables avec quelques jeunes Polonais… et une girafe!

> 11/10/2006 20h45 Chilly-Mazarin


Esquisse d'une photo de mariage : Mikolaj et Anna, entourés par les parents d'Anna. DR/Skorpion
Perfect Afternoon (Doskonale popoludnie)
de Przemyslaw Wojcieszek (2005)

Un jeune cinéaste tente d'interroger les témoins de la grande époque de Solidarnosc, muni d'une caméra noir & blanc. Certains refusent, comme Andrezj. Il se rabat alors sur la jeune génération et filme le fils d'Andrezj, Mikolaj. Celui-ci a monté avec sa future femme et un associé une maison d'édition dont le premier livre n'a pas eu grand succès ("500 exemplaires dans un pays de 40 millions d'habitants!"). Avant d'abandonner, il veulent tenter leur chance sur un deuxième manuscrit. Mais lequel ? L'auteur mythomane qu'il va falloir supplier, l'étudiant qui relance sans cesse et dont le livre a un drôle de titre ("La boucherie c'est de la tuerie" ? Le portrait acide des parents d'Anna -tiens, ils sont bouchers- rappelle fortement celui des parents de Marcin etKaska dans "
Plus fort que les bombes".
Viendra, viendra pas?
En parallèle à l'histoire du jeune couple, le père de Mikolaj a reçu l'invitation au mariage et s'arrête à Varsovie, espérant convaincre la mère d'Anna, dont il séparé depuis douze ans, de venir avec lui à la cérémonie. Jerzy Stuhr joue (à merveille dans ce cas) les ours patauds et imperturbables. Comble pour un ours, sa voix se fait mielleuse : "Marushka!" Mais Marie n'a rien oublié du personnage qu'elle a fuit. Pour elle, "les blessures sont encore ouvertes, comme si c'était hier"… Alors, viendra, viendra pas, Maruschka ?
Pendant ce temps, Mikolaj et Anna ont fini par exhumer du garage, entre les cartons d'invendus, le manuscrit qui pourrait bien relancer la petite maison d'édition…

Anecdote: pour des raisons économiques, le film non distribué en France ne comportait pas de sous-titre. Louis, le responsable de la salle de Juvisy nous explique qu'il a fallu récupérer une traduction au kilomètre, la découper par lignes pour le sous-titrage électronique et envoyer les mots en direct. La séance à laquelle nous avons assisté était raccord ! Bravo: l'opérateur nous a précisé qu'il ne parle pas un mot de polonais : il s'est calé sur une copie VHS anglaise et a simplement beaucoup répété ! Doskonale!

Film en compétition (plus sur le site du Festival)
Présenté le 8/10 à Montgeron (avec rencontre!)
mais aussi le 9, le 13 et le 15 dans d'autres cinémas.


© am

(deux vues de la soirée d'ouverture du 6 octobre :
accueil et discours de bienvenue de Pascal Platel, président du Festival)

Le programme complet sur le site cinesonne.com

 


Rencontres
(octobre 2006)

Andrea Roberti explique
Agnes Kocsis
Samedi 14 octobre : Agnes Kocsis n'a pu se déplacer pour la rencontre prévue à Montgeron, dans le cadre de Cinessonne. C'est donc son co-scenariste, Andrea Roberti, qui a répondu aux questions du public lors de deux débats : l'un après la projection de deux courts-métrages : "Les lettres triées" (Szortirozott Levelek-2002-30') et "A Virus" (2005-27'), l'autre en soirée, après l'étonnant "Fresh Air" (Friss Levegö-2006-1h49'), film en compétition.
Programme judicieux, car les deux premiers films sont assez longs (1/2 heure) pour composer des récits complets et révélateurs de la démarche de la réalisatrice, jusqu'à "
Fresh Air". Dans les trois films, on retrouve une direction d'acteur, un sens du cadre, une économie de dialogues et des couleurs très précis et, pour le fond, chaque récit nous fait entrer dans le quotidien d'un personnage un peu "en marge", pour diverses raisons.
Dans "
Lettres triées", un postier célibataire subtilise régulièrement des lettres au tri et les inventorie, connaissant tout de ses expéditeurs et destinataires, allant en même en repérages (un vague rappel de "Photo obsession") ; il ira jusqu'à entrer dans le jeu et la correspondance -mais on ne vous dit pas comment !.
Dans "
Virus", un chercheur travaille à la découverte d'un nouveau virus… mais il va trouver ce qu'il n'attendait pas et être exclu de son laboratoire et de sa famille ; la guérison sera difficile, voire impossible.
Dans "
Fresh Air", tout oppose la mère, Viola (en rouge) à sa fille, Angela (en vert), elle ne communiquent presque pas. La mère travaille le soir comme dame-pipi dans un passage souterrain, cherche vaguement un compagnon, et aseptise de manière maniaque son intérieur.
Quand Angela rentre de l'école de couture -où elle a été choisie pour participer à un concours de design international-, elle se précipite pour ouvrir les fenêtres et apporter un peu d'"air frais"…
Un jour, la mère est agressée, emmenée à l'hôpital, peut-être bientôt sans travail : le comportement d'Angela change peu à peu…
Belle interprétation de la mère (une comédienne de théâtre "alternatif" et de la fille, une non-professionnelle repérée dans l'école de couture du tournage, alors que les castings avec de jeunes comédiens n'avaient rien donné : "ils en savaient déjà trop", précise Andrea Roberti, "alors qu'elle était naturelle !". (plus bientôt)
am, 16/10/06, merci à Andrea Roberti.

Ferenc Török
entre l'Est et l'Ouest…

Dimanche 15 octobre : rencontre avec Ferenc Török après la projection de Szezon (titre international : "Eastern Sugar", du nom d'une usine sucrière où travaille un des protagonistes du film - 2004, 1h29).
En Hongrie même, il y a l'Ouest… et l'Est, la région pauvre, près de la Roumanie. Trois jeunes garçons vivotent dans la région des Plaines ; ils décident de trouver un travail de saisonnier dans la station balnéaire du Lac Balaton, avec ses hôtels et restaurants à la clientèle aisée, un avant-goût de la vie occidentale ? Là-bas, en tout cas, il y a plus d'argent, plus de possibilités, plus de sexe, aussi… Les trois amis s'apprêtent à trouver autre chose : quoi ? Ils ne le savent pas eux-mêmes.
Au cours de la rencontre qui suivit, le réalisateur expliqua qu'il avait tout d'abord tourné un documentaire sur les jeunes de la région, et en avait ensuite tiré une fiction, avec de vrais acteurs et un scénario. Le récit est bien sûr ancré dans la réalité de cette région, les dialogues notamment, qui utilisent le parler des jeunes des plaines.
Ferenc Török boucle actuellement la post-production d'un film sur un autre trio : trois hommes disséminés dans trois pays : Bombay, Berlin, Budapest sont les lieux de tournage. Nous lui avons donc naturellement posé la question : qu'a-t-il "envie de filmer, maintenant ?" Même si ce n'est pas encore concrétisé, il songe à "une histoire de femme, pour changer !" Celle d'"une épouse dans la cinquantaine, abandonnée par son mari". Affaire à suivre…
(plus bientôt)
am, 15/10/06, merci à Ferenc Török
et à son épouse, excellente traductrice.

Cinessonne fait les trois huit !

La qualité d'un festival tient aussi à son accueil…
Impressions de l'ouverture, 6 octobre :

ATHIS-MONS - CINEMA VENTURA - EXTERIEUR NUIT
Pluie battante au bord du tapis rouge, mais soirée chaleureuse (malgré la fatigue des équipes qui frôlent les trois-huit)… Les festivaliers entrent, s'ébrouent, et montent vers la grande salle, pour découvrir la nouvelle récolte d'octobre. Dans une heure, Cinessonne sera bel est bien lancé.

Trois, ils sont trois à le présenter, par ordre d'apparition au micro :
- Patrice Sac, premier adjoint au maire d'Athis-Mons, chargé de la culture (également vice-président du conseil général de l'Essonne) constate, souriant, le succès de ces initiatives de soutien aux salles qui proposent " autre chose que ce dont on parle dans les medias ", et insiste sur leur rôle éducateur : " donner envie en proximité ". " Surprise, découverte " doivent être au rendez-vous si l'on se donne la peine de bouger un peu" vers l'une des 11 salles du département qui participent à Cinessonne. Il conclut en remerciant le Festival d'avoir choisi un film roumain en ouverture, Athis étant jumelé avec Sinaïa.
- le président du festival, Pascal Platel, prévient : " ni lyrisme, ni poétique ! ". Son propos sera plutôt de dresser un mini-bilan de ces 8 années de Cinessonne (en attendant le dixième anniversaire !), " un pari risqué mais affirmé dès la première année grâce à une poignée de convaincus " qu'il remercie à l'occasion, avec quelques belles sélections des jurys qui avaient distingués, dès le début des années 90 : Karin Viard, José Garcia, Ken Loach, Ari Kaurismati, et quelques jeunes réalisateurs qui font maintenant carrière… Quant à la vocation de Cinessonne, c'est pour lui essentiellement de " promouvoir le jeune cinéma européen et de le valoriser par un réseau de salles d'art et d'essai ".
- le délégué général, Eric Dalizon, brandit symboliquement le trophée, encore vierge, où viendra s'inscrire le nom d'un réalisateur ou d'un acteur pour la soirée de clôture et l'annonce des résultats, le 21 octobre prochain. Il revient en détail sur les composantes de cette 8e édition, qu'il connaît presque par cœur, même s'il a peur, au moment des remerciements, d'oublier quelques noms. Mais devant tant d'enthousiasme partagé avec la salle, on lui pardonne d'avance !
Puis le président de Cinessonne revient sur scène pour déclarer solennellement l'ouverture de cette 8e édition du Festival du cinéma européen.

Trois, ils sont trois personnages, tous déjantés ! Cette fois, il s'agit du court-métrage d'animation "Mr Schwartz, Mr Hazen & Mr Horlocker" de Stefan Müller (D, 2005) qui débute sagement (trait crayonné sympa) et finit… salement : chaos, distorsion, explosion, et nos trois héros (plus quelques autres personnages) se retrouvent à l'hôpital, sous les bravos du public conquis par ce petit film d'humour noir, pertinent et inpertinent.

Trois, ils sont trois à tenter de répondre à cette question, dans une petite ville de Roumanie, celle de"12:08, place de Bucarest".
Les habitants s'éveillent lentement, tandis que les lampadaires s'éteignent, à l'aube, tout aussi lentement, un par un : que s'est-il vraiment passé à "12:08, place de Bucarest" : Y a-t-il eu une révolution ?
Quotidien d'une ville de l'Est comme une autre : objets récalcitrants, intérieurs modestes, minimum vital … Sur un plateau-télé un peu étriqué, Virgile, patron de la TV locale interroge deux de ses concitoyens : "alors, y a-t-il eu une révolution, oui ou non?" En fond de plateau, la photo géante de la place centrale, figée. On questionne le vieux Piscoci qui en a vu d'autres, on demande des précisions à Manescu, le prof qui boit et emprunte toujours un peu trop. Celui-ci raconte certainement des histoires ; d'une voix fatiguée, il esquive les demandes de précisions (à moins que ce soit le cœur du film ?) : "Est-ce que c'est vraiment important ?"

Retour à Cinessonne : fin de soirée autour d'un joli buffet. Dans la foule, on joue au blind-test en écoutant les musiques de films jouées par un orchestre entraînant. Note toute personnelle : une jeune comédienne à qui je parle de "La Double Vie de Véronique, au cœur du film de Kieslowski" (ouf !) s'étonne : c'est drôle, c'est le livre dont mon prof nous dit qu'il "faut absolument le lire !" Chance : l'ouvrage est disponible à la librairie qui accompagnera dans ses déplacements les différents événements de Cinessonne, juste à côté du "Kieslowski" d'Annette Insdorf. Comme dirait certains critiques de cinéma, ce festival est décidément épatant !
A suivre…

alain martin (07/10/06)



L… comme

Epilogue

Annexes

Le saviez-vous?

contact@irenKa.com IrenKa.com est un site indépendant. Nous vérifions nos informations dans la mesure du possible ; merci de nous signaler toute erreur ou ommission. © Droits réservés pour les photos, utilisables uniquement pour ce site. Contactez-nous pour des liens ou utilisations photos éventuels. Un grand merci à nos informateurs, aux photographes, aux organisateurs et journalistes pour leur aide.
Merci pour cette page à Amélie Jacquemin, Eric Dalizon, Cédric Landemaine pour leur accueil et à toutes les équipes du festival !