IrenKa, a double Glance…IrenKa, podwòjne spojrzenie…IrenKa, le double regard…


L E C I N E M A maj/updated>011104

©DR


©am (d'après DR)
Programme et infos sur le site

Bibliothèque publique
d'information
Centre Pompidou,
du 27 octobre
au 15 novembre 2004
projections
tous les soirs à 20h30
dans la grande salle
du cinéma 1, 1er niveau.

  "regards sur le cinéma d'animation"

Piotr Dumala : Uwielbiam!!!
"J'adore!!!" A la vérité, c'est sur une image statique d'un catalogue polonais que je l'avais repéré, il y a plusieurs années. Mais… il faut voir ces films pour comprendre ce que cette technique a de féérique. Quelque chose entre le pastel sur papier foncé ou la peinture sur verre… Sur des plaques de plâtre, Piotr Dumala peint, repeint, efface et repeint sans cesse ses personnages, comme sculptés de lumière, évoluant sur des fonds souvent sombres ; l'aspect fantomatique s'accorde à merveille avec l'ambiance de la nouvelle de Dostoïevski la Douce (Lagodna) ou de sa mini-biographie très personnelle de Kafka.


©DR- Lagodna (La Douce) de Piotr Dumala

La matière est suffisamment riche et évocatrice en elle-même pour autoriser des économies de mouvement. Il suffit par exemple qu'il nous montre le visage de ce même Kafka, de face, écrasé par une lumière zénithale (qu'il affectionne pour les trouées d'ombre qu'elle engendre), et qu'enfin, simplement les yeux bougent…
Mais ce n'est pas tout ! Après des vues statiques parfois longues (compter au moins dix secondes avant que l'homme veillant la jeune femme morte de Lodna esquisse un mouvement !), Piotr Dumala est aussi capable -sur cette plaque qu'on pourrait penser hiératique- d'effectuer avec souplesse une rotation à 180° de l'angle de vue : un mouvement de caméra complètement moderne associé à une technique qui plonge aux débuts de l'art de la représentation.
Ne pas manquer Piotr…
Sous le charme, on vous dit. Si vous avez raté la séance du 8 novembre consacrée entièrement à Piotr Dumala, un rattrapage *** s'impose lundi 15 novembre pour la séance de clôture. On y verra rien de moins que Crime et Châtiment (Zbrodnia i Kara) adaptation ambitieuse mais résultat impressionnant pour un moyen métrage de 30'. ; un film de Jan Lenica et un autre de Jerzy Kucia concluront ces pertinents Regards
Entre temps, des "thématiques" toute la semaine (voir le programme)… (am, 9 nov 04)

Rybczynski : "Nie moge sie zatrzymac!"
"Je ne peux pas m'arrêter !" crie le personnage du film du même nom. Scotchés à leur siège, les spectateurs du 7 novembre attendaient cette fin qu'ils voyaient sans cesse reculer… La course folle s'accélérait encore, en caméra subjective, jusqu'au malaise. Finirait-elle dans le mur ? Non, à chaque fois les obstacles volaient en éclat et la course continuait. Jusqu'à ce que…
En graphisme, il ne faut pas s'arrêter, non plus. De l'audace, encore plus que de la technique, que demander d'autre à un film d'animation ? Le réalisateur n'a d'autre limite que le format de l'écran. Alors…
Huit films de Zbigniew Rybczynski ont donc été projetés dimanche soir (dans une salle quasiment pleine). Il faudrait parler de tous. Ils sont fabriqués en prises de vue réelles avec pixillation et techniques mixtes (solarisations, colorisations, etc. De nos jours, on aurait plus simplement recours à la numérisation et aux filtres graphiques… Etonnamment, ces films datent des années 75-80 et à part l'intéressant film d'étude Plamuz sur un morceau de jazz, aux effets psychédéliques un peu vieillis… les autres ne font pas leur vingt-cinq ans !

Tango ou Boléro?
Tango épouse le rythme de la danse, et peuple une pièce vide de personnages apparemment quelconques. Pourtant l'étrangeté naît vite quand chacun (ils sont une vingtaine…) recommence sans fin la même saynette, dans cette même pièce bientôt emplie d'hommes et de femmes qui vont en tout sens, accomplissant les menus tâches ou évoquant les actes de la vie : la naissance, l'amour, la mort… Le rythme s'accélère, là aussi et, plutôt que Tango, il aurait peut-être fallu l'appeler Boléro !
L'argument de Nowa ksiazka (Le nouveau livre), en prises de vues presque classiques, se déroule en simultané sur neuf écrans (ceux qui avaient peiné à suivre Time code sur trois écrans imagineront !).
Par contre Swieto (Jour de Fête) ou Zupa (La Soupe) tirent parti de la colorisation de certains éléments pour donner une touche satirique mais aussi poétique aux menus événements d'une visite familiale à la campagne pour le premier, et de la vie problématique d'un couple pour le second…
Un bon point enfin au bruitage et à la musique (presque toujours de Janusz Hajdun) qui accompagne d'une note acide ces courts-métrages mémorables.
(am, 8 nov 04)

Retour en arrière…
Court préambule de Gislaine Zanos à la séance du 27 octobre: "vous allez découvrir des films très intéressants, j'espère que vous reviendrez…".
Dans la salle à demi pleine de la BPI du Centre Pompidou, ce premier regard d'un peu plus d'une heure concernait l'école de
Cracovie. Et là…

Nie… spokoy!*
(La Non-quiétude, ou plutôt…rien de calme!)
C'est le titre d'un des films présentés, c'est surtout ce qu'il fallait déclarer au sortir de cette première projection !
Loin des tendances trop lisses, des produits du cinéma d'animation commercial, les treize court-métrages de ce soir-là affirment fortement leur identité, leur choix techniques: qu'il s'agisse de dessin traditionnel (comme la poésie douce-amère du cheval de Wiosna 1999 (Printemps 1999), de la vidéo retravaillée dans l'esprit d'un rêve pour Rem, de la 3D aux contre-plongées inquiétantes de 27

Nie… spokoy!*
Graphisme maîtrisé, bien que sous des formes étonnament différentes, avec des passages subtils d'un réalisme bluffant (les éclairages fantomatiques de Do Swiatta-Vers la lumière) à des séries de lignes ou de points, de matières pures (ainsi les compartiments du train en mouvement de Niespokoj, habités tout d'abord par des passagers croqués "à la ligne claire" sont bientôt remplacés par des nuages de points, du "bruit", qui lui-même, se transformant…
Transformation, mot intact et puissant ici, en quelques sorte synonyme d'animation, qu'aucun des 13 réalisateurs présentés n'a oublié pour présenter sa vision des choses.
Quant à Kraina (Un pays) de Katarzyna Dobosz, son voyage poétique à partir d'une madeleine proustienne, à travers les campagnes polonaises en peinture sur plâtre était une manière d'attendre les films (pour nous "mythiques") de Piotr Dumala à base de peinture et grattages ; les films de ce dernier font partie de la sélection du 28 oct., 12 et 15 novembre en clôture, mais une soirée complète lui est consacré le 8 novembre.

Nie… spokoy!*
Trois écoles, trois ambiances différentes : le 28 octobre, si la couleur animait toujours Zabcia (la petite grenouille) d'Iza Poniatowska ou Rozowy Pociag (train rose) de Tomasz Sadley (petit train de conte de fées qui finit sa course complètement déjanté!), le propos de l'école de
Varsovie était généralement plus sombre, au sens figuré comme au sens propre ; ainsi Czarna Burleska (Noir burlesque) de Tomak Kozak ainsi que son Oper aOcalenia (Opéra de salut) associent la dureté d'un trait contrasté à des figures contorsionnées dans une ambiance peuplée jusqu'au vertige de machines, de sexe, d'imagerie nazie, accompagnées d'une musique obsédante… Le personnage masculin de Perfidia est bien vite sous l'emprise de femmes lubriques et d'insectes inquiétants…
Mais il reste une place pour l'humour et l'amour dans les collages de Portret Niewieny (Portrait infidèle) d'Ewa Bibanska, qui prend au pied de la lettre l'expression "chercher sa moitié" !

Le troisième jour, ils applaudirent…
Enfin, l'Ecole de Lodz bouclait ce premier cycle vendredi 29. Nouvelles bonnes surprise et une très grande diversité d'approche, qui suscita de nombreux applaudissements : du minimaliste Narodziny narodu (Naissance d'une nation) de Kamol Polak -toute une histoire à base de simples points blancs- à l'animation particulièrement fouillée mais fluide et suggestive de Koincydencja de'Anna Kubik. Dans ce dernier film, lorsque la réalisatrice prend la palette, use de texture, c'est avec un graphisme mordant : crayonnés couvrent les branches d'une étrange forêt en noir et blanc et rien n'est trop lisse au pays de cette 3D là!
Impossible ici de les citer tous, de raconter… deux mentions particulières, s'il fallait choisir pour Handlarka Switla (La Marchande de lumière) de Marzena Nehrebecka, composé de clairs-obscurs et de phosphorescences étonnants, au service d'une courte poésie ; ou encore Masks de Piotr Karwas qui clôturait la soirée : un étrange mannequin sans visage (qui n'était pas sans nous rappeler les figures de cire et autres squelettes de la littérature et du graphisme polonais) cherche vainement à se fabriquer un masque. Il va abandonner lorsque…
A noter, l'omniprésence de Piotr Dumala, en tant qu'opérateur dans bon nombre de génériques!

Sous le signe des Shadoks
Murmure dans la salle à l'apparition de l'Araignéléphant: eh oui, "textes de Jacques Rouxel"… le papa des Shadoks,. Car les films de ce soir-là sont français, co-produits pour la plupart avec l'INA. Le réaliateur, Piotr Kamler, est bien polonais mais a travaillé en France.
Ses planètes baroques au graphisme étrange ont un charme vieilli mais une poésie (et un sens de l'humour et de l'absurde) intact.
A noter l'étonnante Mission éphémère, bluffante: on dirait de l''image de synthèse… mais c'est de la classique animation en volume retravaillée!

(A suivre!)
am, 27 & 29/10, 05/11/04

Merci à Gislaine Zanos (Commissaire de l'exposition) et à Colette Timsit (Relations presse) !


 LE PROGRAMME
 LE SITE officiel


Nombreuses infos sur le programme et sur la Pologne sur le site de
l'Institut Polonais à Paris


MORE ABOUT "
Nowa Polska" programm, 500 rendez-vous in France, May 04 to Jan. 05:
music, litterature, danse, painting… theatre, cinema


©am d'après DR


Du 27 au 29 octobre 2004,
trois écoles :
- le 27, l'Ecole de Cracovie
(à noter la parité respectée entre réalisateurs et réalisatrices!)
- le 28 école de Varsovie,
- le 29 école de Lodz.

> Du 30 octobre au 8 novembre, portraits de
réalisateurs (un par soirée)

> Du 9 au 14 novembre :
Thématiques (Métaphores politiques I et II, Quotidien, Humour noir, Art…)

> 15 novembre, soirée de
clôture avec 3 films de Jan Lenica (2001, acteurs et animation), Piotr Dumala (2000, peintures sur plâtre) et Jerzy Kucia (2000, technique mixte).


L… comme

Epilogue

Annexes

Le saviez-vous?

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