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«La
musique de Chopin au-delà des
frontières»
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Le 4 février à la
Bibliothèque polonaise
6 quai d'Orléans à Paris,
Organisé par l'association Euroconcept
avec le soutien
de la Société
historique et littéraire
polonaise,
dans le cadre du cycle
«La
Pologne,
cette proche
inconnue ?»
Au programme :
"Introduction"
à l'univers de Chopin
par Anna Labedzka,
maître de conférences
à l'Université Rennes II
Récital piano
par David Leszczynski
Fantaisie op. 49 en fa mineur
Mazurka op. 5 n°1
en sol majeur,
Mazurka op. 33 n°4
en si mineur,
Mazurka op. 41 n°3
en la bémol majeur,
Etude op. 25 n°11
en la mineur,
3e Sonate op. 58
en si mineur.
«
Polonais de cur et citoyen de
l'univers par le talent, Frédéric
Chopin [
] savait résoudre la
tâche la plus ardue de l'art avec une immense
habileté, car il savait ramasser les fleurs
des champs sans en faire tomber la rosée ni
le duvet le plus léger
»
Cyprian Norwid (poète-écrivain
polonais, 1821-1883)`
Prochaine rencontre Euroconcept
de ce même cycle:
«Le
retour à l'Europe, du rêve aux
réalités»
Le cheminemet de la Pologne vers l'Union
européenne vu de France et de Pologne,
avec intervention d'Elisabeth du Réau,
professeur d'histoire contemporaine à Paris
III, et tble ronde avec des étudiants
européens, Vendredi 11 mars 2005 à
19h30 au Centre de l'Académie polonaise des
Sciences, 74 rue Lauriston à Paris. Plus sur
le site de l'association : asso.euroconcept.free.fr
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4
février
2005 :
«La
musique de Chopin
au-delà des frontières»
photos
© a.martin
La
soirée était présentée
par Krzysztof Kohlmunzer (Président de
l'association Euroconcept pour qui -en deux
mots- le 1er mai 2004 est plus qu'un
événement économique et
concrétise la réunification du bloc
européen). Il rappelle que la
Bibliothèque polonaise est un endroit
très particulier, lié à
l'émigration pendant le partage de la
Pologne, créée pour préserver
et promouvoir la culture polonaise à ce
moment difficile. Y est liée la
Société historique et
littéraire polonaise, sûrement la
plus ancienne organisation polonaise à
l'étranger, créée en 1832.
Emotion
dans un lieu hanté par Chopin et
Mickiewicz
A cet endroit, Chopin a travaillé et
rencontré notamment Adam Mickiewicz.
Le président pense que l'esprit du
musicien "plane encore dans ces murs",
précise qu'il existe ici un Salon
Chopin (seul musée à Paris) et le
musée Mickiewicz (visible jeudi et samedi),
et qu'il a retrouvé récemment un
livre de Karol Szymanowki sur Chopin et
"adhère totalement" aux propos qu'on
peut y lire: "Chopin a réussi a
réconcilier l'identité nationale,
mais en même temps il est universel",
avec une dimension qui dépasse largement les
frontières d'une culture polonaise ou
française.
Et citant Szymanowki, il conclut : "La
chose la plus grande que puisse faire un artiste
c'est ce qu'a accompli Frédéric
Chopin: il a passé la plus grande partie de
sa vie hors de son pays pour son pays, il est
partout car il a habité avec sagesse
l'esprit de la patrie. Et il repose dans la patrie
car il est partout."

Anna Labedzka, Maître de
conférences à l'université de
Rennes II, parlera donc de Chopin,
essentiellement l'homme, ses traits de
caractère et l'ambiance dans laquelle il a
vécu, composé et joué,
après avoir rappellé que Chopin
lui-même était membre engagé,
dès 23 ans, de la Société
historique et littéraire. Lors de son
adhésion, il a rectifié sa date de sa
naissance (encore erronée sur la plupart des
monuments). Il n'est pas né le
22 février 1810 mais le 1er mars
Son père, ému par la naissance de ce
premier garçon, s'était trompé
d'une semaine en allant le déclarer sur les
registres de la paroisse !
Chopin :
une très belle aventure
européenne
Anna Labedzka s'est attachée
à rectifier certaines erreurs
répandues et surtout à "parler
d'une très belle aventure
européenne".
"Tout commence à Marainville, un village
de Lorraine, en 1771 avec la naissance d'un certain
Nicolas Chopin", le futur père de
Frédéric, d'une famille de paysans
fortunés dans une province donnée en
cadeau par Louis XVI au roi Stanislas
Nicolas, enfant intelligent, décide de
suivre le couple d'administrateurs qui l'avait
éduqué et retournait en
Pologne ; il se sépare ainsi de sa
famille.
C'est déjà la Pologne du partage mais
c'est encore un royaume riche de traditions, le
premier pays où est établie une
Constitution européenne dès 1791,
pays d'accueil et de tolérance sociale
où Nicolas pourra faire carrière et
créer un pensionnat de qualité. Son
fils, Frédéric Chopin, gardera de
cette époque des relations
privilégiées avec ces pensionnaires
de l'aristocratie de Varsovie, un peu plus
âgés que lui.
Frédéric est un enfant doué
qui s'affirme dans un premier temps comme
compositeur
Son premier grand concert ne sera
donné "qu'à" huit ans. Comme toujours
dans le cas de Chopin, un concert prestigieux pour
une uvre de bienfaisance : "les parents de
Chopin n'ayant jamais gagné un sou sur le
talent de leur enfant".
Un
père Français qui se fait
Polonais
Puis, "son père se fait Polonais ;
à la maison on parle polonais",
parti-pris "qui va énormément
compter dans la vie de Chopin"
Il aura
deux surs.
Autre talent reconnu de l'enfant vers onze ans :
"un don d'acteur comique". Ce trait de
caractère se remarque jusqu'à la fin
dans sa correspondance
Anna Labedzka rappelle qu'à cette
époque "il fallait savoir lire la
partition pour se jouer soi-même sa
musique" (il n'y avait pas de disque !).
C'est donc la mère de Chopin qui entreprend
sa première éducation musicale. Son
premier professeur, Adalbert Zywny, un homme
rigoureux, est Tchèque, il adore Bach et
Mozart, puis son maître de composition, Josef
Elsner, est Allemand ; "il y a beaucoup
d'étrangers dans cette Pologne-là,
qui savent que grâce à leur talent,
ils peuvent réussir et se retrouver dans
l'élite
". Et, "s'il peut y
avoir un geste héroïque
[
] alors ils sont
immédiatement acceptés de toutes les
couches de la population
"
Chopin garde de son premier professeur l'amour de
Bach. Il sera capable de jouer de mémoire
pendant des heures les Préludes.
Ses parents continuent de soigner les sorties
artistiques de l'enfant et ses
fréquentations, les concerts choisis en font
une sorte de "petit prince". Ce qui
n'empêche une éducation très
rigoureuse.
Auprès de ses camarades, c'est l'humour et
l'ironie qui fait son succès !
Vers les 16 ans de Chopin, son père accepte
enfin, sous la pression de tout son entourage, la
carrière de musicien de
Frédéric, pour lui pas valorisante.
Les appréciations de son professeur Ellsner
a la fin de son apprentissage sont lapidaires mais
sans équivoque : "exceptionnel,
génie musical.". Il offre des
Polonaises à la mère du tsar,
reçoit des cadeaux princiers, y compris du
tsar lui-même
Un
"petit prince" qui change trois fois de
palais
A 18 ans, Frédéric Chopin est un
compositeur accompli, c'est l'époque des
Concertos, écrits à
Varsovie
Mazurkas, études se
succèdent mais, par exemple, il ne publiera
pas une première Sonate. Il n'"est
pas un cabotin" comme d'autres romantiques, il
juge ses compositions de manière très
sévère et ne permettra pas la
publication sans son accord (sa volonté ne
sera pas toujours respectée après sa
mort).
Parti en voyage à Berlin, Chopin s'amuse
beaucoup mais reste très timide et modeste.
Mais il est reconnu et apprécié
dès qu'il se met au piano, se lie
d'amitié avec le prince Radziwill (une des
filles de ce dernier laissera un portrait
dessiné de Chopin). Il continue de se
produire dans des cercles très
fermés.
Après le palais des rois de Saxe, le
lycée où habite est
transféré dans le parc du palais
Kasimir, du XVIIe siècle avec une vue
magnifique sur la Vistule. Il composera là
une dizaine d'années mais sa petite
sur meurt d'une pneumonie et ils
déménagent au palais Crazinski, juste
en face, où se trouve aujourd'hui
l'Académie Mozart (qui possède
un Salon Chopin), à deux pas de
l'église Sainte-Croix qui abrite maintenant
le cur de Frédéric Chopin.
Puis il part à Vienne où il se rend
compte que son talent est apprécié
même par des étrangers qui ne le
connaissent pas, ce qui lui donnera de l'assurance.
Il découvre aussi en bibliothèque son
manuscrit des Variations sur Mozart
déjà édité et
conservé !
En repartant une seconde fois à Vienne, il a
le pressentiment de quitter à 19 ans son
pays pour toujours. Effectivement, l'Insurrection
éclate peu après : il ne retournera
pas dans son pays. Coincé à Vienne
qu'il finit par détester, il part ensuite en
automne 1831 pour Paris, "départ d'une
grande aventure française".
Le
Journal de Delacroix
témoigne
C'est homme au nom français, au père
français, est finalement
extrèmement
Polonais, et reconnu comme
tel par ses compatriotes. Il conservera toujours un
accent et une orthographe approximative en
français.
Anna Labedzka coupe court aux "légendes
stupides" sur la vie de Chopin à Paris :
une existence misérable ou la rencontre de
la famille Rothschild qui lui aurait demandé
des leçons et facilité son
ascencion
Chopin a dès le début
bien gagné sa vie à Paris, reconnu
comme un excellent pédagogue, un homme
rigoureux (faisant parfois les "400 coups",
il était toujours à l'heure à
ses cours, habillé impeccablement (ce sera
le cas jusqu'au moment de sa mort).
Il s'installe Boulevard Poissonnière, vend
ses uvres avec un bon sens commercial, se lie
d'amitié avec Franz Liszt (que ses parents
avait par contre poussé à entamer
très jeune une carrière de virtuose
éprouvante) et avec tous les compositeurs
reconnus de l'époque : Kalkbrenner, Bellini,
Berlioz
Chopin supporte mal la gloire et la
publicité, faisant plutôt confiance
à ses cecles de relations. Ainsi, il va
jusquà interdire la critique
élogieuse de Schumann sur les
Variations op.2 sur La ci darem la mano
de Mozart
Des discussions entre Chopin et Delacroix ont
été conservées dans le
Journal de ce dernier : par exemple un
éloge de la fugue et du contre-point
très classique, "loin de la fantaisie
débridée des
romantiques !".
Chopin sublime des compositions classiques comme
les Sonate, en même temps qu'il
introduit des genres nouveaux comme le
Scherzo ou la Mazurka. Et, bien
sûr, la Polonaise. A noter qu'il
introduit des airs polonais traditionnels comme un
chant de Noël dans le 1er Scherzo ou
la Lithuanienne (chant d'insurgés)
dans la Fantaisie de 1841.
Où
Dumas fils vole les lettres de George
Sand
Vient l'épisode George Sand.
Choqué au départ par ses
manières, ses vêtements masculins,
Frédéric Chopin finit par entretenir
une liaison avec l'écrivain. Celle-ci,
à la mort du musicien, demandera à
Dumas fils de subtiliser sa correspondance
en
"oubliant" toutes les lettres qu'elle avait
écrite de son côté à
leurs nombreux amis communs. Alors qu'elle explique
tardivement que Chopin n'était qu'un
moribond, "un artiste neurasthénique"
qu'elle n'aurait fait que protéger, elle
évoquait dans ces lettres la vie avec un
ange, un homme remarquable et plein
d'humour
George Sand avait des problèmes à
assumer sa féminité notamment
à cause de ses origines : d'une part les
rois de Saxe, d'autre part des "dames de
l'Opéra", c'est-à-dire des
prostituées de luxe. Elle sera d'ailleurs
beaucoup plus dure avec sa fille Solange qu'avec
son fils Maurice.
Dernières
heures Place
Vendôme
George Sand se brouille avec sa fille puis avec
Chopin, non informé, et qui soutient
Solange. Ceci affectera la santé de
Chopin.
Ce sont ses dernières années à
Paris, avec une tournée en Angleterre et en
Ecosse (il joue devant la reine Victoria et bien
d'autres) et le retour à son appartement de
Chaillot, où il demande à ses amis de
placer un bouquet de violettes, "un peu de
poésie" car il pense qu'il ne quittera
plus cet endroit. De fait, il agonisera dans un
ultime cadre : l'appartement de la place
Vendôme, à Paris. Là, "il
mourra aussi élégamment qu'il avait
vécu", conclut Anna Labedzka (qui juge son
exposé trop court et incomplet).
Elle recommande enfin à tous de lire la
Correspondance de Chopin pour mieux
découvrir les multiples facettes de
l'homme.
(am,
6 à 8/02/05, Merci à Anna L. et
Krzysztof Kohlmunzer)
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En première partie,
Anna Labedzka
nous entraîne
dans l'univers
de Chopin

En
deuxième partie,
récital de piano
par David Leszczynski ;
quelques pîèces de Chopin (programme
colonne de gauche).
Le pianiste se présente cette année
au concours Chopin à Varsovie

La Bibliothèque polonaise, chère aux
Polonais, est installée dans l'Ile
Saint-Louis
"chère au cur des
Français"
Europe/Europa
Penser
au-delà
des frontières !
C'est la réponse du président de
l'association, Krzysztof Kohlmunzer, à la
question posée en entretien sur le site
d'Euroconcept": "Quelle phrase voulez-vous dire
aux lecteurs qui pour vous est l'une des plus
importantes dans le contexte actuel?"
Peut-être en écho à
l'expression polonaise qui signifie "à
l'étranger" : "Za
granica" (mot à mot: derrière
les frontières)!
Quant à Chopin, rappelons que les Polonais
(dont le professeur de composition du musicien, sur
le dernier relevé de notes) ont fini par
orthographier Fryderyk
Szopen,
plus proche pour eux de la prononciation
à la française !
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IrenKa,
le double regard
Deux
passionnés de théâtre et de
cinéma à la recherche de la
biographie d'IrenKa,comédienne si
discrète, qui leur échappe sans
cesse. À Cracovie, à Paris, Londres,
Bombay
ou dans un théâtre, ils
finiront bien par la rencontrer !
Mais si tout ça n'étaitque du
cinéma?
En
savoir plus, extraits :
télécharger le
.pdf
(960K,
octobre 2004)
|
A
voir aussi,
notre page Chopin
Le
dernier concert
Chopin
à Paris
"bouquet
final" de la Nowa Polska, dans la salle de l'Ancien
Conservatoire à Paris 9e (CNSAD),
reconstitution au plus près du concert
donné le 16 février 1848 dans
les salons Pleyel par Chopin, son dernier concert
à Paris
Avec Maciej Pikulski, piano - Henri Demarquette,
violoncelle - Olivier Charlier, violon - Olga
Pasichnyk, soprano - Tomasz Kuk, ténor.
Avec le soutien de l'Institut National
Frédéric Chopin de Varsovie et le
Conservatoire National Supérieur d'Art
Dramatique de Paris, le l'Association
Française d'Action Artistique, de l'Institut
Mieckiewicz, dans le cadre d"une Saison polonaise
en France - Npwa Polska"

>
Festival d'Ile-de-France 2004,
Une série de concerts autour de la
Pologne mais aussi la Norvège, etc. dans
plusieurs sites d'Ile-de-France (tout sur le
site
du festival
qui propose aussi des extraits musicaux
)

Conservatoire (CNSAD) à Paris; les 9 et 10
octobre 2004, Chopin à Paris
le 9: Soo Park (piano), Véronique Dietschy
(soprano) et Daniel Mesguich (récitant).

le 10: Arthur Schoonderwoerd (sur pianoforte
1836).

LE
PROGRAMME
LE SITE
officiel
MORE ABOUT "Nowa
Polska"
programme,
600 rendez-vous in France, May 04 to Febr.
05:
music, litterature, danse, painting
theatre,
cinema
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