Le bleu profond qui baigne les premières images n'annonce rien de bon. Au petit jour, une voiture s'écrase contre un arbre, tuant son conducteur et sa fille. Seule rescapée, Julie (Juliette Binoche) sort de convalescence et file se cacher dans l'anonymat d'une grande ville (Paris), avec pour seul bagage le carton contenant une lampe bleue décrochée dans la chambre de sa fille morte. De tout le reste, maison, argent, elle fait table rase, ne garde que son compte personnel.
Son passé la rattrape parfois : des éclats de musique et des lumières bleues qui surgissent quand elle est seule, et cette partition inachevée par son mari, qu'elle semble être la seule à pouvoir compléter. Et puis Sandrine, la maîtresse, dont elle découvre l'existence par un hasard étonnant.
Tandis que sa mère perd la mémoire en maison de repos, Julie renait lentement à une vie nouvelle, gèle in-extremis la vente de la maison pour la donner à Sandrine et à l'enfant que celle-ci a conçu avec Patrice ; avec l'assistant de celui-ci, Olivier, elle termine le Concerto pour l'Unification de l'Europe dont la musique (écrite par Zbigniew Preisner) retentit à la fin du film…
Après Cannes, où il est primé pour Tu ne tueras point (Prix du Jury), Krzysztof Kieślowski propose à Marin Karmitz (MK2) une Trilogie sur le thème « Liberté-Egalité-Fraternité ». Mais il s'est engagé peu avant pour tourner La Double vie de Véronique avec Leonardo de la Fuente (Sidéral production). Krzysztof demande donc à Marin d'attendre. Comme les deux hommes se sont compris et estimés malgré la barrière de la langue et dès la première rencontre, le producteur accepte. Cela lui laissera le temps de préparer le grand chantier des Trois couleurs…
Dans le livre, retrouvez des commentaires et témoignages (comédiens, chefs opérateurs, monteuse, assistants, etc.) sur chaque épisode, illustrés de photos des principaux lieux de tournages, de cartes, de dessins… Les scénarii condensés sont présentés comparés à la version filmée.