« Vous étiez quoi ? flic ? » lance Valentine. « Pire, juge ! » répond un vieil homme, du fond de son fauteuil. La jeune étudiante genevoise, occasionnellement mannequin, a poussé la grille de la maison du juge, lui rapportant sa chienne qu'elle avait écrasée en voiture. Elle est tombée sur un personnage antipathique, misanthrope, qui observe et écoute les conversations de ses voisins. D'abord écœurée, puis apeurée par l'omniscience de l'homme, elle tente ensuite de le comprendre…
Pendant ses allées et venues, Valentine ne remarque pas qu'elle croise souvent un autre juge, son voisin, qui vient d'obtenir son diplôme… Valentine prend le ferry pour retrouver son frère en Angleterre, mais une tempête se déchaîne, et le bateau coule. Les rescapés, pour l'essentiel, ne sont autres que… les principaux personnages des Trois couleurs !
Puis, au Festival de Cannes en mai 1994, Kieślowski répète :
« j'arrête de tourner. Tout simplement, je suis fatigué… », et ajoute un petit « mais… qui sait ? » qui créé une ouverture comme il aime à en placer dans ses films. Le public applaudit et se réjouit… un peu rapidement, car Krzysztof explique ensuite que l'on peut faire bien d'autres choses que diriger les films : écrire, enseigner… Il répète, comme presque à chaque fois, depuis quelques mois : « Mon rêve, avant tout, c'est d'être à la campagne, assis sur une chaise, en train de fumer. »
Sa détermination restera entière, jusqu'au bout. Magdalena Dipont partage avec plusieurs autres collaborateurs une explication assez raccord avec le personnage : « J'ai l'impression qu'il voulait vivre tranquillement et que tout ce qu'il voulait transmettre au monde était déjà passé dans ses films. »
Dans le livre, retrouvez des commentaires et témoignages (comédiens, chefs opérateurs, monteuse, assistants, etc.) sur chaque épisode, illustrés de photos des principaux lieux de tournages, de cartes, de dessins… Les scénarii condensés sont présentés comparés à la version filmée.