L'histoire avance en parallèles : double parallèle entre crime violent et exécution sordide (par pendaison) d'une part, et entre Jacek et son avocat d'autre part, tous deux désespérés par la conclusion, capitale. Il suffirait de presque rien pour éviter le drame : une caissière déconseille un film à Jacek, ce qui l'aurait peut-être détourné de son errance fatale, à quelques secondes près il n'aurait pas pris ce taxi, il n'aurait pas croisé l'avocat qui assumera sa défense ensuite… Un épisode peuplé de signes et de croisements.
L'image, très travaillée par Sławomir Idziak, le chef-opérateur de plusieurs films de Kieslowski puis de La Double vie de Véronique et Bleu, gomme tout anecdotique, même sur la place historique de Varsovie, impose un ton glauque, fabrique un ciel foncé, et dirige notre regard vers les protagonistes.
Enfin, c'est très dur de tuer : Kieślowski nous le montre longuement : une première fois lors de l'assassinat du chauffeur de taxi, et une seconde fois lors de l'exécution. Les deux crimes sont malgré tout perpétués. Deux personnes pleurent : Jacek et son avocat.
A noter : ce film fut un choc à Cannes dans sa version cinéma, tandis que la sortie polonaise de Tu ne tueras point coïncida avec des débats sur la peine de mort.
Dans le livre, retrouvez des commentaires et témoignages (comédiens, chefs opérateurs, monteuse, assistants, etc.) sur chaque épisode, illustrés de photos des principaux lieux de tournages, d'une carte commentée de Varsovie, etc. Le scénario condensé est présenté comparé à la version filmée ainsi qu'aux deux versions long-métrage : Tu ne tueras point (Dekalog 5) et Brève histoire d'amour (Dekalog 6).